Après la Bolivie et trois jours incroyables à travers le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez, nous arrivons au Chili pour notre première étape : San Pedro de Atacama.

Passage de la frontière

Si vous avez manqué le début…

Nous sommes au troisième jour de notre expédition dans le sud de la Bolivie et nous nous réveillons à 4h du matin. Dehors il neige, tout est blanc. Au fur et à mesure de notre descente en altitude, la neige disparaît et on atteint le poste-frontière bolivien de Hito Cajon pour notre bon de sortie. On dit adieu à nos nouveaux amis et on monte dans le minibus en direction du Chili…

 

Bienvenida a Chile

Dès le panneau marquant l’entrée au Chili, on passe sur une jolie route goudronnée. Le contraste est amusant. Un autre contraste est visible dans le ciel, où on voit clairement une séparation entre les nuages boliviens et le ciel entièrement bleu du Chili. Le chauffeur nous distribue les formulaires d’entrée que nous remplissons en route. Cinq minutes plus tard, on se range derrière une petite file de minibus pour la douane chilienne, qui se trouve être dans une sorte de hangar à travers duquel les véhicules passent.

On appréhendait un peu ce passage, car d’après les Internets c’est (très) long. Ils fouillent tous les sacs, il faut faire attention à bien déclarer la nourriture qu’on a sinon ils peuvent nous faire chier (même si on n’a rien d’illégal). Et pas mal d’aliments ne passent pas.

Au final, ça s’est passé assez vite. Je pense que le peu de monde a plutôt facilité les choses, mais l’épisode de la fouille des sacs s’est avéré moins extrême qu’attendu. Je n’avais pas de nourriture dans mes bagages donc pas de problème de ce côté-là. J’ouvre mon gros sac devant une agente qui me demande si il n’y a que des habits à l’intérieur. J’acquiesce et je peux déjà refermer ce sac là. Dans le petit, je précise qu’il y a de l’électronique et commence à détailler, mais là aussi, elle m’arrête rapidement pour me dire que tout est ok et que je peux remonter dans le bus. Elodie avait un peu de nourriture (pâtes, riz, lentilles, épices et biscuits). Elle a bien tout déclaré et a dû sortir ses provisions. On a perdu notre sachet de lentilles, mais on a pu garder le reste.

Ca fait bien plus « pro » que les douanes terrestres boliviennes et péruviennes par lesquelles nous sommes passés. Bon, à part le baby-foot dans le fond, mais si il n’y a des bus qu’à 9h du matin, le reste de la journée doit être sacrément calme, faut bien s’occuper.

1 heure et 30 degrés en plus

On repart environ une demie-heure après notre arrivée et on en profite pour changer d’heure. On perd une heure par rapport à la Bolivie, alors que le Chili est situé plus à l’ouest. Cela défie toute logique. Bref, on ne cherche pas à comprendre et on entame la descente vers San Pedro de Atacama. Les paysages sont encore impressionnants, nous traversons un désert de roches rougeâtres entouré de volcans. Après quelques lacets et une immense ligne droite en descente qui nous donne une vue imprenable sur le désert d’Atacama, nous arrivons à San Pedro. Le bus nous dépose à quelques encablures de la place principale. A la descente, c’est le choc. Il fait 30°. 

SPA pour les intimes

Ce ne sont pas les activités qui manquent à San Pedro de Atacama. Ce petit village est totalement dédié au tourisme. Après la Bolivie où nous nous sommes sentis un peu seuls, ça nous fait tout drôle. Le centre du village n’est qu’une succession d’agences de tourisme et de restaurants. Le bon côté, c’est que San Pedro de Atacama a su rester joli.

Au programme, pas mal d’excursions pour aller visiter les lacs du Sud Lipez en Bolivie ou les volcans aux alentours. Mais comme on en vient, on a préféré se focaliser sur des paysages que nous n’avions pas encore vu. Direction la location de vélo pour se balader dans le désert d’Atacama. Voici les deux excursions faisable en deux roues au départ de San Pedro que nous avons choisies :

La Vallée de la Lune

Ce circuit prend environ 6h et nous fait traverser des paysages tout bonnement hallucinants. L’entrée du site est située à environ 6 kilomètres du centre de San Pedro et la route pour y accéder est déjà incroyable.

Une fois dans le parc plusieurs arrêts sont indiqués pour admirer des merveilles de la nature. Cela va du simple point de vue qui va prendre 10 minutes à tout casser à la balade d’une heure environ. Attention, c’est dur, ça grimpe, c’est par moment dans le sable et le soleil est de plomb. Faut pas oublier qu’on est dans un désert, alors n’oubliez pas de remplir les gourdes (toutes). Il y a des sanitaires au premier arrêt du circuit, avec des lavabos auxquels vous pourrez faire le plein, si vous avez de quoi filtrer l’eau (je ne crois pas qu’elle soit potable ici).

Nous avions loué les vélos à la journée et ça nous a permis de pouvoir profiter tranquillement, sans avoir à se presser à la fin. Mais si vous voulez économiser ou si vous n’avez que la matinée de disponible, c’est faisable à condition de partir dès l’ouverture du loueur de vélo et de forcer un peu sur les cuissots.

Le billet d’entrée comprend également l’accès à la Piedra del Coyote, situé à une dizaine de kilomètres de là. On était trop rincé pour y aller mais vous pouvez enchaîner les deux sites dans la journée.


Location de vélo : 3000 CLP (3,40€) pour une 1/2 journée (8h – 14h) • 6000 CLP (6,80€) pour une journée entière (8h – 20h) • 1000 CLP (1,15€) pour garder le vélo la nuit
Entrée au parc de la Valle de la Luna : 2500 CLP (2,90€) par personne • Pas d’entrée de cycliste après 13h

Quebrada del Diablo

Ce circuit nous a pris environ 4-5 heures au total, mais la durée peut aisément être raccourcie ou rallongée. Nous n’avons fait que deux arrêts sur cette route, j’ai l’impression qu’il y en a un peu plus, mais je n’ai pas trop compris quoi.

Le premier arrêt nous amène au début d’un sentier qui monte pendant environ une demie-heure jusqu’à un tunnel creuser dans la roche pour passer de l’autre côté de la montagne. Le chemin comme la traversée du tunnel sont vraiment sympa et valent la peine de s’arrêter.

Quelques coups de pédale plus loin se trouve l’attraction phare du lieu : la Gorge du Diable ou Quebrada del Diablo en VO. Qui n’est en fait pas son vrai nom, mais celui utilisé pour le tourisme. On vous précisera à l’entrée du parc qu’il faut suivre les panneaux « Quebrada de Chulakao ». Cet endroit est incroyable et ne ressemble à rien à ce que j’avais déjà vu. Le chemin qui serpente dans cette gorge est très long. A vrai dire, on ne sait pas jusqu’où il va car on a rebroussé chemin au bout d’un moment. Après quelques dizaines de minutes de marche, le passage commence à se diviser et on n’avait pas forcément envie de se paumer ici, surtout qu’il n’y a aucun panneau d’indication. Mais on en prenait plein les yeux déjà depuis l’entrée, donc sans regret.

Location de vélo : 3000 CLP (3,40€) pour une 1/2 journée (8h – 14h) • 6000 CLP (6,80€) pour une journée entière (8h – 20h) • 1000 CLP (1,15€) pour garder le vélo la nuit
Entrée au parc de la Valle de la Luna : 3000 CLP (3,40€) par personne

Tour d’astronomie

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’une chose à faire, que nous n’avons pas faite… Un tour d’astronomie, dans un observatoire pour profiter du ciel chilien réputé pour sa pureté. Mais on est un peu dégoûté. On s’est renseigné un peu tard et le temps qu’on se décide, il n’y avait plus de la place que très tard la veille de notre départ à 6h du matin. Et puis on s’est dit qu’il y avait aussi des tours à Vicuña, une future étape chilienne et qu’on irait là-bas. Attention spoiler : on l’a eu dans l’oignon.

Bref, si vous voulez y aller, attention où vous mettez les pieds. Le nord chilien est mondialement réputé pour l’observation du ciel et beaucoup d’agences proposent des tours, mais d’après nos informations, tous ne se valent pas. L’agence qui nous a le plus été recommandée est Space. Elle a été montée par un ingénieur en astronomie français, découvreur de trois comètes et qui a un astéroïde à son nom. On peut dire que le niveau de compétences est présent. L’agence propose en plus des tours en français, pour être sûr de bien tout piger à ce qu’il se passe là-haut.

Attention ! Si vous souhaitez vraiment faire un tour d’astronomie intéressant, faites en sorte d’éviter les périodes de pleine lune. Les agences « sérieuses », comme Space, ferment durant quelques jours autour de la pleine lune car le ciel est alors trop lumineux pour l’observation. Les autres agences ne ferment pas pour continuer à faire de l’oseil, mais si les pros ferment, c’est qu’il y a une raison. Vous comprendrez pourquoi je mets cette information en gras quand vous lirez notre article sur la Vallée de l’Elqui…

Tarif : 25000 CLP (un peu moins de 29€) • Transport inclus entre San Pedro et l’observatoire
Durée : 2h – 2h30
Horaires : 1er tour à 19h en hiver • 21h en été

Où manger ?

Ayant une cuisine à disposition dans notre hébergement, nous avons principalement cuisiné. Nous avons quand même testé deux restaurants :

Estrella Negra, situé sur la rue principale, il propose un menu du jour et des plats à la carte. Le menu est bien copieux et laisse le choix entre différents plats (j’ai pris un risotto aussi bon qu’énorme et Elodie a testé les croquettes de pois chiche avec des patates). Nous avons payé 16500 CLP (19€, pourboire inclus) pour deux menus du jour et deux boissons. Les empanadas à la carte sont gigantesques. Notre voisin de table en a commandé deux, il a halluciné en voyant les assiettes arriver.

Le Cafe Katarpe propose des empanadas cuits au four délicieux, copieux et pas très chères. 2000 CLP (2,30€) l’empanada à emporter, avec une option végétarienne. Très pratique pour continuer la balade en mangeant.

Où dormir ?

Nous sommes passés par AirBnb pour trouver une chambre dans une maison au calme, à 5-10 minutes à pied du centre-ville. La Casa Colores est située au fond d’une cour et dispose d’un espace extérieur très agréable, d’une pièce commune composée d’un salon et d’une cuisine et de deux petits chats adorables (dont un qui nous sautaient sur les genoux à peine assis sur le canapé). Les personnes qui gèrent cette maison sont disponibles, adorables et très arrangeants. On a pu rajouter une nuit au dernier moment quand on a appris que le bus de nuit qu’on voulait prendre était complet. En plus on a payé moins cher en cash que via AirBnb. 5 étoiles.

Tarif : Environ 25€ / nuit via AirBnb • 18000 CLP (22€) en direct Adresse : Domingo Atienza 582 • Pas de panneau visible depuis la rue, il faut entrer dans la même cour que l’hôtel Casa Adobe

Nous voulions passer la nuit dans le bus pour rejoindre Caldera et sa fameuses Bahía Inglesa, notre étape pour le nouvel an. Manque de pot, c’est la journée du lendemain que nous avons passée le nez à la fenêtre et des podcasts dans les oreilles. On est pas habitué à voyager en haute saison nous, c’est quoi tous ces gens qui réservent nos bus ?