Pour organiser notre expédition, nous sommes passés par l’agence Expediciones Incahuasi, fortement recommandée sur les Internets francophones. Flabia Barral, qui parle un français impeccable, est très réactive et répond à toutes les questions possibles pour préparer au mieux ce périple. Nous avons opté pour un tour « partagé » au sein d’un groupe de six personnes maximum. Nous ferons le parcours classique, qui durera trois jours et nous entraînera à travers le Salar d’Uyuni et la région du Sud Lípez pour nous laisser au poste frontière de Hito Cajón afin de passer au Chili et rejoindre San Pedro de Atacama en bus.

Infos pratiques :
Tarif : 140 $US par personne pour le tour « partagé » • 840 $US par voiture pour un tour « privé »
Inclus : Hébergements partagés pour 2 nuits • 2 petit-déjeuners, 2 repas et 2 dîners (avec boissons) • le billet du bus pour San Pedro de Atacama
Non-inclus : Guide anglophone : 45 $US / personne • Entrée sur l’île des cactus : 30 bob / personne • Entrée de la réserve Eduardo Avaroa : 150 bob / personne • les snacks, boissons et souvenirs achetés en chemin • les accès aux toilettes (sauf aux hébergements) : entre 2 et 5 bob selon les endroits
Départ : Rendez-vous à l’agence à 10h • Départ à 10h30
Arrivée : Le 3e jour vers 8h30 à la douane bolivienne pour prendre le bus de 9h (horaire unique)
Contact de Flabia Barral : WhatsApp : +59 172899888 • Mail : flabia.barral@gmail.com

Un noël inhabituel

Le 25 décembre, la coutume veut qu’on soit en famille à manger pendant des heures tout en ouvrant des cadeaux. Et bien cette année, on passe la journée dans le bus. Après le réveillon du 24 passé à Sucre, direction Uyuni pour finir notre séjour en Bolivie en apothéose avec une virée de trois jours dans le fameux Salar d’Uyuni et le Sud Lípez.

Et on peut dire que le trajet met déjà en appétit. Pendant 8 heures, on traverse de beaux paysages lunaires et montagneux et on croise plein de lamas, d’alpagas et de vigognes sur le bas-côté (et parfois même sur la route).

Mais l’arrivée sur Uyuni est encore plus hallucinante. Les montagnes s’arrêtent et après un dernier virage elles laissent place à une immense plaine à 3800m balayée par les vents. C’est réellement impressionnant, on se croirait dans un film post-apocalyptique. La ville se dessine au loin et ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais.

Uyuni, une ville touristique ?

Le Salar d’Uyuni étant mondialement connu, je m’attendais à arriver dans une ville très touristique, avec plein d’hôtels et d’agence de tourisme. Un peu à la Cusco, sans l’architecture inca. Et bien je me suis fourvoyé comme jamais.

A Uyuni, les rues sont larges et sablonneuses. Il n’y a pas grand monde dehors. Pas beaucoup de voitures non plus, qui du coup roulent un peu n’importe où. Et encore ce vent qui balaie la poussière, le sable et quelques sacs plastiques. A tout moment je m’attends à voir débouler une horde de punks sur des buggys armés de lance-flammes.

Nous arrivons à notre hôtel pour une petite surprise. Apparemment on nous a envoyé un message pour nous demander notre heure d’arrivée et ne voyant pas de réponse de notre part, ils ont refilé notre chambre à quelqu’un d’autre. D’après la réceptionniste, beaucoup de touristes réservent mais ne prennent pas la peine d’annuler si ils changent leurs plans.

Bon, le problème ici, c’est qu’on ne voulait pas annuler. Et après discussion, il s’est avéré qu’ils ont envoyé le message le matin même à 9h, soit après le départ de notre bus. Soit après notre dernier wifi de la journée. Elle nous propose alors une solution (que j’ai eu un peu de mal à comprendre) : elle nous envoie dans un autre hôtel, avec les mêmes caractéristiques (chambre double, salle de bain privée, petit déjeuner), un tout petit peu plus loin. La chambre qu’on a réservée était à 170 bolivianos, l’autre est à 250, mais pour compenser un peu, elle nous donne 50. Ça m’emmerde un peu de payer plus, il y a un côté « vente forcée » qui ne me plaît pas des masses. Surtout qu’elle nous parle de deux hôtels différents sans qu’elle ne sache lequel des deux va venir nous chercher. Bon, elle nous montre les pages booking.com de ces hôtels et ils ont l’air pas mal. Et de toutes façons, on n’a pas le choix.

Quelques minutes plus tard une voiture arrive pour nous emmener dans notre nouvel hôtel, l’Atipax. Quand on entre dans la chambre, les craintes s’envolent. C’est grand, c’est beau, c’est tout récent, le lit est immense, la salle de bain est superbe. Et pour cause, après vérification sur internet, on s’aperçoit que cette chambre coûte plus du double de ce qu’on a payé. On apprendra le lendemain en parlant de notre aventure avec la gérante de l’agence de tourisme qu’il semblerait que le premier hôtel n’avait pas envie de s’occuper de nous car nous étions probablement les seuls clients. Du coup ils nous ont refilé à un copain. Bon, vu la chambre, on ne va clairement pas s’en plaindre.

Le seul point négatif de cet hôtel est qu’il n’a pas de cuisine commune. Il va donc falloir se trouver un restau pour le soir. On fait au final une très belle trouvaille avec le Llama café, tenu par Bismark qui parle un très bon français et avec qui on a pu discuter pendant pas mal de temps sur la région, les boliviens, la nourriture. C’était vraiment très intéressant.

Retour ensuite à l’hôtel pour passer une excellente nuit dans ce lit ultra confortable qui fait du bien avant de partir pendant trois jours en 4×4 dans le Salar.

Jour 1 : du sel, du sel et un tyrannosaurus rex

Après un petit déjeuner copieux, un taxi vient nous récupérer à 10h à l’hôtel pour nous emmener à l’agence pour un briefing. On apprend à l’occasion qu’on rejoint un groupe de 3 personnes qui ont pris les services d’une guide anglophone. On n’avait choisi de ne pas payer le supplément et de ne partir qu’avec le chauffeur, mais au final on va quand même pouvoir profiter d’explications en anglais pendant le séjour. C’est un morceau de chance. Nous retrouvons dans le 4×4 nos trois camarades : John le texan et Gabriel et Erin qui nous viennent d’Alaska. L’équipage est complété par Kelly, la guide bolivienne qui parle suffisamment anglais pour qu’on se comprenne bien et José, le chauffeur qui ne comprend vraisemblablement rien d’autre que l’espagnol et qui a bien dû se faire chier en voiture, avec tout ce petit groupe qui parlait anglais.

Le premier arrêt du périple est juste en dehors de la ville, avec le cimetière de trains. Il s’agit de vieilles locomotives et de vieux wagons abandonnés ici, autour de la seule voie ferrée qui fonctionne encore et qui sert à acheminer le sel depuis les carrières situées dans le désert. C’est sympa, mais tous les touristes sont concentrés ici car les tours partent tous plus ou moins à la même heure, alors c’est un peu peuplé à notre goût. Et encore, heureusement que la Bolivie est plutôt vide en ce moment à cause des mouvements sociaux qui ont eu lieu peu avant notre arrivée.

Pour commencer : du sel

On repart ensuite pour la minuscule ville de Collchani qui n’a que deux intérêts : l’espèce de mini-musée nous montrant rapidement le rafinage du sel et une rue remplie de boutiques pour touristes. C’était quand même intéressant de voir les différentes étapes de la préparation du sel, depuis sa forme brute et non consommable jusqu’à ses différentes formes finales, des petits sachets pour la cuisine, des cristaux ou encore des briques pour construire des bâtiments.

On se dirige ensuite en direction du Salar. Enfin. Un petit arrêt à l’entrée quand même, à côté de points d’eau salée qui possèderaient des vertus pour le corps. Dans le doute, on trempe nos pieds dedans. C’est agréable, mais je ne me sens pas plus rapide qu’avant, dommage.

A partir de là, nous entrons réellement dans le désert de sel et effectivement, c’est tout blanc. On croirait de la neige fondue, à la fois dans la couleur et dans la texture. Mais on vous confirme, c’est bien du sel.

Pour continuer : du sel

Après toutes ces folies, il commence à faire faim. Et ça tombe bien car après un petit arrêt devant une sculpture de sel pour commémorer le passage du rallye Dakar ici il y a quelques années, nous nous arrêtons pour manger. Mais pas n’importe où. Un attroupement de 4×4 se gare autour d’un ancien hôtel construit intégralement en sel, mais reconverti en cantine. Chaque groupe arrive avec sa nourriture et le personnel sur place se charge de cuisiner. A l’intérieur du petit bâtiment, tout est encore blanc. Même le sol. On a l’impression de marcher sur du sable blanc, mais quand on se penche on se rend compte que c’est bien du gros sel. J’hésite à en mettre sur la côte de boeuf que j’ai dans mon assiette, mais c’est un peu crade, tout le monde marche dessus… Et en plus, c’est du sel non raffiné, donc non comestible. Et je commence à en avoir marre d’être malade.

Nous commençons maintenant à nous enfoncer dans le désert et à voir de moins en moins de voitures. Les paysages sont impressionnants. Ils sont très vides aussi. Mais un vide impressionnant. Puis au loin, on commence à voir des formes massives flotter en l’air. En se rapprochant, on se rend compte qu’il s’agit de terres qui émergent du sel comme des îles. On accoste sur la première, totalement remplie de cactus. Un petit chemin est aménagé pour monter au sommet de cette petite île, ce qui nous donne une vue imprenable sur cet océan de sel qui nous entoure.

On continue notre route à travers le Salar et notre chauffeur nous arrête au beau milieu de nulle part. On est seul. Absolument seul. C’est incroyable de ne voir personne à l’horizon, sachant le nombre de voitures qu’on a croisé sur l’île aux cactus. Sachant aussi que l’horizon s’étend à perte de vue. Mais on ne verra pas une seule autre voiture durant tout notre arrêt ici. C’est tellement vide qu’on perd nos repères de distance. Ce qui sera bien utile pour que notre guide s’amuse à nous mettre en scène pour la séance de photos typiques avec quelques accessoires : un tyrannosaure en plastique et un paquet de pringles vide. En me renseignant sur internet avant notre départ, je ne m’imaginais pas faire ces photos mais au final ça s’est avéré très amusant.

Pour finir : du sel

Des étoiles plein les yeux (enfin, plutôt du sel dans notre cas), on remonte en voiture. Après un peu de route, on commence à voir le paysage se modifier. Le sel devient plus humide, des flaques se forment par endroit, et on finit par retrouver de la terre ferme. On se rapproche de la fin du désert et on arrive à San Juan, le village dans lequel on va passer la nuit, dans un hôtel de sel. Même les tabourets et les pieds de table sont en sel. Dans les chambres, les matelas sont posés directement sur un gros bloc de briques de sel. Au sol, on retrouve la texture de sable qu’on avait le midi. Et de la même manière, José débarque la nourriture et le personnel de l’hôtel s’occupe de la cuisiner. Pour patienter, on s’attable avec du thé et des biscuits, tout en discutant avec notre équipage.

Peu après arrive le repas. Une bonne soupe aux légumes pour commencer, suivie d’un plat typique : le chorillana. De la viande de boeuf très (trop) cuite, des rondelles de saucisses, des oignons, des poivrons, le tout sur un lit de frites. C’est pas mauvais, mais c’est gras comme un loukoum. Epuisés, on ne fait pas long feu. Surtout que le petit déjeuner est à 7h le lendemain matin.

Jour 2 : le Sud Lípez, des flamands roses et des petits lapins moches

Nous nous réveillons vers 6h30, bien reposés après une nuit sur ces lits étonnamment confortables. Une heure plus tard, et après quelques tartines de pain et de confiture et un bon thé bien chaud, nous plions les gaules et partons pour notre deuxième journée qui nous emmènera à travers la région du Sud Lípez.

On a marché sur la Lune

Le premier arrêt du jour se fera sur la Lune. On se gare dans la mer de la tranquillité je pense, pour aller observer le volcan Ollagüe situé sur la frontière entre la Bolivie et le Chili. Le paysage est vraiment incroyable.

Retour dans notre véhicule pour commencer l’attraction phare de la journée : les lacs de l’altiplano, remplis de flamands roses. Nous allons nous arrêter au bord de trois lacs différents, les lagunas Cañapa, Hedionda et Honda. Ils sont tous magnifiques et autant peuplés de ces gros oiseaux qu’un centre commercial le 20 décembre de retardataires pour les cadeaux de Noël. Pour le déjeuner, on s’arrête au bord d’un de ces lacs. Notre table est juste à côté d’une gigantesque baie vitrée qui surplombe l’étendue d’eau et de flamands. C’est fabuleux.

(Pas) seul sur Mars

Au fur et à mesure de notre avancée, les paysages changent. Nous sommes maintenant sur Mars. Le premier arrêt sur cette planète sera à proximité de formations rocheuses étranges. Les habitants des lieux sont de petits lapins avec une longue queue, ce qui les rend assez disgracieux. Pas farouches, ils posent pour les touristes en sautillant de rocher en rocher.

Direction ensuite l’arbol de piedra, ou l’arbre en pierre. Il s’agit de formations rocheuses encore (oui, sur Mars il n’y a pas grand chose d’autre) auxquelles le vent, très fort, à donner des formes inattendues. La plus célèbre ressemble à un arbre, donnant le nom au lieu. Je ne sais pas trop pourquoi c’est l’arbre de pierre qui bénéficie de cette notoriété parce qu’à mon sens ce n’est pas le plus impressionnant du coin. Peut-être que c’est parce que le nom sonne bien. On fera ici la rencontre d’un autre autochtone : le renard andin. C’est impressionnant de voir de la faune vivre ici tant ces régions sont inhospitalières. C’est désertique, c’est aride, c’est balayé en permanence par le vent. Ils n’ont clairement pas choisi le confort.

Saletés de nuages

Nous arrivons maintenant à ce qui représentait le clou de la journée : la laguna colorada, au sein de la réserve de faune andine Eduardo Avaroa. C’est un lac de l’altiplano rempli de flamands roses (encore un), mais qui a la particularité d’être tout rose (le lac, pas les flamands) (Enfin si aussi). C’est une algue particulière, dont j’ai oublié le nom, qui lui donne cette couleur. Et figurez-vous que c’est cette même algue qui donne la couleur rose aux plumes des flamands. Mais manque de pot, le temps commence sérieusement à se gâter. Il ne pleut pas, mais le vent est vraiment violent et le ciel est sombre de gros nuages. Ca se reflète sur le lac, qui n’est pas aussi lumineux qu’espéré. Mais le lac se reflète aussi sur les nuages, qui prennent une légère teinte rose. Je suis personnellement un peu déçu, après avoir des photos hallucinantes sur les Internets, mais ne vous méprenez pas, le paysage reste époustouflant.

On arrive ensuite dans le minuscule village de Huayllajara où nous allons passer la nuit. Après une petite frayeur quand le premier hébergement nous dit qu’il n’a plus de place pour nous, nous posons nos bagages dans celui d’à-côté. Rien de fou à raconter ici, pas de mur en sel, pas de flamand, juste un dortoir de six lits que nous allons partager avec nos compagnons. Mais bon, pas besoin de confort pour cette nuit, vu que le lendemain le réveil sonnera à 4h. Pour nous préparer psychologiquement, nous allons au « bar-supérette » du coin pour tester les bières boliviennes avec Kelly, Erin et Gabriel, bien au chaud autour d’un poêle.

Jour 3 : une météo inattendue et le poste frontière de Hito Cajón

Après une très courte nuit, on se prépare vers 4h pour le petit déjeuner à 4h30. La journée promet d’être longue. Et elle sera aussi assez inattendue. La suite va vous surprendre.

Il … neige ?

John qui était sorti un peu avant nous revient et nous dit « les voitures sont couvertes de neige ». Kelly commence un peu à s’inquiéter pour nous. Elle nous précise que si il neige trop, la frontière est fermée. On serait alors obligé de revenir avec eux jusqu’à Uyuni, puis de prendre un bus pour le Chili. Galère. On attend que José termine de déneiger la voiture et d’atteler les sacs sur le toit et on part. En pleine nuit, les phares de la voiture n’éclairent qu’un sol entièrement blanc et la neige qui continue légèrement de tomber, soufflée par le vent.

Nous nous arrêtons alors que le soleil n’est pas encore levé pour admirer des geysers. Il neige toujours, alors on en profite pour une petite bataille de boules de neige. Le sol est entièrement blanc, excepté autour des geysers où la chaleur de la fumée fait tout fondre. Au deuxième arrêt, quelques centaines de mètres plus loin, autour d’autres geysers, encore plus grands, nous aurions dû profiter du soleil levant. Vu le temps, c’est plutôt raté, mais la lumière qui commence à arriver donne un aspect vraiment surréaliste à ce paysage.

Je m’étonnais hier de voir autant d’animaux malgré les conditions arides, et bien on voit encore des troupeaux de vigognes malgré la neige. Bon, au moins ils ont de l’eau me direz-vous… L’arrêt prévu aux sources chaudes sera de très courte durée car nous avons une contrainte horaire pour le passage de la frontière. Le 4×4 nous laisse à la douane bolivienne et une fois le tampon de sortie sur le passeport, nous prenons un bus qui part à 9h. Du coup, nous ne ferons qu’un arrêt « baño » et nos camarades reviendront au retour pour se réchauffer dans les sources naturelles. Sur le coup on est un peu déçu, car on se les pèle pas mal. La bonne nouvelle du moment est qu’en descendant un peu en altitude, la neige disparait, ce qui permet à Kelly de nous rassurer pour le passage de la frontière.

La neige nous a fait passer à côté de pas mal de beautés naturelles ce matin, comme la montagne colorée (oui, sous la neige, ça rend moins bien) ou encore le désert de Dalí, qui doit son nom au célèbre peintre qui utilise un paysage étrangement similaire dans plusieurs de ses oeuvres, alors qu’il n’est jamais venu ici.

Le dernier arrêt avant la fin nous amène à la laguna verde. Ce lac doit son nom à sa couleur et il doit sa couleur à l’arsenic et au cuivre présents en grande quantité dans ses eaux. Ce qui en fait un lac mort. Il y a malgré tout des flamands roses qui barbotent ici aussi.

Chili, nous voici !

A la sortie du parc Eduardo Avaroa, nous descendons de la voiture pour remplir les formulaires de sortie de Bolivie. Puis on remonte, direction le poste frontière Hito Cajón où nous arrivons vers 8h30. Il y a déjà une file d’attente assez longue qui mène vers un petit bâtiment qui a l’air vraiment perdu au milieu de nulle part. On poireaute dans le froid, mais avec un paysage à couper le souffle. Kelly veut s’assurer qu’on passe bien la douane bolivienne avant de repartir vers Uyuni, pour être sûre qu’on ne soit pas bloqués ici. Au bout de quelques minutes, on voit revenir Gabriel qui nous tend son téléphone. Il nous montre une photo d’eux, un pas derrière le panneau indiquant la frontière avec le Chili. Pendant qu’on s’emmerde à faire la queue, certains passent illégalement !

Une fois la porte du poste atteinte, on comprend pourquoi c’est aussi long. Un seul agent s’occupe à la fois des sorties, mais aussi des entrées. En effet, le bus qui part à 9h arrive ici rempli de touristes qui font le chemin inverse. A l’agence d’Uyuni on nous avait prévenu que les douaniers boliviens pouvaient demander une taxe de 15 ou 20 bolivianos, alors qu’officiellement la sortie du territoire est gratuite. La solution ? Demander un reçu pour le montant de la taxe. « Normalement, il ne devrait pas insister ». Sauf qu’en pratique, une fois devant le mec qui peut t’empêcher de sortir du pays, tu ne fais pas le malin. Et quand il a répété plusieurs fois d’un ton pressant « quince bolivianos ! quince ! fifteen ! » et bien j’ai fait un petit pet de stress et je lui ai filé son pognon… Au moins on avait notre tampon, notre voyage pouvait continuer.

En sortant, nos amis nous rejoignent pour une photo de groupe et des accolades d’adieu. Puis on monte dans le minibus qui nous emmènera à la douane chilienne, puis à San Pedro de Atacama. Pendant ce temps, le reste de l’équipage part se réchauffer aux sources chaudes.

Mais on s’en fout, une heure plus tard, au Chili, il fera 30°…