Avant notre départ en tour du monde, l’Île de Pâques était un endroit que je ne pensais jamais voir. Une île mystérieuse et fantasmagorique. Le lieu peuplé le plus isolé du monde, souvent représenté par les moaï, des statues de pierre géantes.

Notre billet tour du monde nous a permis de visiter cette île sans nous ruiner en billets d’avion. Cette étape de 5 jours entre Santiago et Tahiti m’a enchanté. J’ai retrouvé ce que j’avais aimé au Costa Rica : une chaleur écrasante, une vie isolée, au ralenti et une nature prédominante. Avec tout de même un petit plus : des légendes et une histoire passionnante.

Arrivée sur l’Île de Pâques

On ne vient pas sur Rapa Nui comme dans une autre destination. Avant de prendre l’avion pour y aller, il faut pouvoir présenter son billet de retour et donner le nom de son logement sur l’île, car le camping sauvage y est strictement interdit.

Hanga Roa est la seule ville de l’île. C’est là où se trouve l’aéroport où nous atterrissons de bon matin. Notre hôte vient nous accueillir avec un collier de fleurs et nous emmène en voiture dans notre logement, une chambre toute simple où nous resterons cinq nuits.

A partir du village, il y a une route qui longe la côte est de l’île et revient par son centre. En dehors de ça, il n’a a que des plaines, quelques arbres, trois volcans et des vestiges de sites sacrés.

Les locaux parlent espagnols, mais aussi le rapanui. Un peu de vocabulaire vous sera utile pour la suite de cet article : Rano désigne un cratère ; Ana, une cave ; et un Ahu est une plate-forme cérémonielle où on trouve les moaï alignés.

Les cinq plus beaux sites de l’Île de Pâques et leur histoire

Je pensais voir des moaï partout sur l’île, mais ce n’est pas du tout le cas. Les moaï encore debout sont plutôt rares. Beaucoup sont couchés ou cassés. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il y a plein d’autres choses à voir sur Rapa Nui. L’île se définit même comme le plus grand musée à ciel ouvert du monde. Mais il faut savoir où chercher.

Voici les lieux que nous avons préférés.

Ahu Tongariki

C’est surement à ce site que l’on pense quand on parle de l’Île de Pâques : 15 moaï dressés fièrement dos à la mer. La scène est impressionnante. Ils ont tous des tailles et des figures différentes. Avant 1990, les moaï étaient à terre. C’est une entreprise japonaise qui les a redressés conservant ainsi le Ahu le plus grand de l’île.

Les tunnels de lave Ana Kakenga et Ana Te Pahu

Qui dit île volcanique, dit lave. Les habitants de l’Ile de Paques ont exploité les tunnels créés par les coulées de lave. S’en servant comme abri en cas de guerre et d’intempéries, ou comme espace de stockage. Il y en a plusieurs à explorer sur l’île. A vos risques et périples, il n’y a pas de plan ou d’accès sécurisé.

Les deux plus impressionnants sont Ana Kakenga et Ana Te Pahu. Il faut se contorsionner pour entrer dans le premier tellement l’ouverture est étroite, mais une fois dedans on tient debout et on peut apprécier les deux ouvertures sur la mer.

L’entrée est plus facile dans Ana Te Pahu, mais les galeries y sont plus longues et on se retrouve souvent dans le noir complet. On croise de temps en temps des fenêtres sur l’extérieur qui donne un aperçu sur la végétation. A la sortie, on peut observer des pétroglyphes, ces dessins gravés dans la roche.

La plage Anakena

La plage Anakena, c’est la seule plage de l’île et quelle plage ! Du sable blanc, une mer transparente, des cocotiers et surtout un Ahu avec 6 moaï debout dos à la plage. Un cadre idyllique pour se baigner.

Le volcan Rano Raraku

Les moaï étaient créés à un seul endroit, celui-ci. On creusait la face avant à même le volcan avant de les désolidariser par l’arrière. La façon dont on les déplaçait d’un endroit à un autre reste encore un mystère. Le volcan Rano Raraku regroupent environ 600 moaï. Il y en a partout : debout, à demi enterrés ou couchés dans l’herbe. Certains sont toujours accrochés dans le volcan suite à l’arrêt de leur fabrication dont un de 22 mètres, le plus grand de l’île. On peut aussi observer des styles très différents. Bref, un indispensable à voir sur l’île.

Le volcan Rano Kau et le village Orongo

Le Rano Kau est un volcan dont le cratère est occupé par un lac. Le paysage, avec l’océan en arrière plan, est magnifique.

A quelques centaines de mètres, sur le flan du cratère, on peut aller visiter le village Orongo qui était utilisé seulement quelques semaines par an pour la cérémonie de l’homme-oiseau. Au printemps, les chefs des différentes tribus s’y retrouvait. Leur but était de ramener les premiers œufs des sternes qui nichent sur l’îlot en face. Ils devaient descendre la falaise de 300 mètres, nager jusqu’à l’îlot, attendre la ponte des œufs et faire le chemin inverse sans casser leur œuf. Le gagnant devenait le nouveau chef de l’île.

Les balades à pied, à vélo ou en voiture

Avant d’aller explorer l’île, il faut s’acquitter du paiement de l’entrée au parc. A l’aéroport, nous payons 54000 CLP par personne (soit environ 63 euros) pour récupérer notre billet. Il nous permettra d’avoir accès à tous les sites.

L’île fait 164 m2. De forme triangulaire, son plus grand côté fait 24 kilomètres. Avec 4 sorties, nous avons réussi à voir la majorité des vestiges de l’île. Voici les itinéraires que nous avons faits et ce qu’ils permettent de voir. On vous conseille d’utiliser maps.me où les sentiers et les sites sont indiqués. Ça vous évitera de vous perdre.

Randonnée jusqu’au volcan Rano Kau et au village Orongo

Le premier itinéraire vous fait partir du village en longeant la côte vers le sud. Sur le chemin, faites un arrêt à Ana Kai Tangata où vous pourrez vous approcher de la falaise et voir les vagues éclater dans une grotte depuis un escalier.

Vous emprunterez le sentier qui a été utilisé pendant les cérémonies de l’homme-oiseau. L’entrée qui passe sous des arbres est bien indiquée. Le chemin traverse une forêt puis la plaine. Ca monte un peu, mais l’arrivée au volcan en vaut bien la peine.

Longez le volcan par la droite pour atteindre Orongo. On vous demandera votre billet car le site n’est accessible qu’une fois pour chaque visiteur. Il y a d’abord une salle avec des panneaux explicatifs sur l’île, sur la cérémonie de l’homme-oiseau et sur le village. Un chemin permet de voir le village et l’île où se déroulait la cérémonie.

Le retour se fait sur le même chemin. L’aller-retour prend une demi-journée. Il est aussi possible d’accéder au volcan et au village en voiture.

La côte ouest jusqu’à la plage Anakena

Cette fois, on part explorer la côte ouest avec un premier arrêt au Ahu Tahai, assez connu car c’est le plus proche de la ville. Continuez à longer la côte. Mis à part les roches volcaniques et la chaleur, on se croirait en Bretagne. Visitez Ana Kakenga. Ça peut être effrayant de rentrer dans ce tuyau obscure mais la vue vaut le coup.

Après cette cave, le chemin est moins clair et il n’y a plus personne. On croise beaucoup de cheveux dont quelques uns morts à différents stades de décomposition. Le paysage reste le même. C’est très beau mais un peu monotone. Au bout de quelques heures de marche, on atteint la plage Anakena. Pour le retour, vous pouvez faire appel à un des taxis qui attendent à la plage ou comme nous, rentrer en stop. Ici, les locaux vous acceptent très facilement et vous rentrerez au village sans problème.

Cette randonnée d’une journée nécessite une bonne condition physique, de bonnes réserves d’eau et une application de crème solaire régulière.

Boucle de la côte ouest

C’est une alternative plus soft à la précédente randonnée. Le début est le même jusqu’à Ana Kakenga. Mais si ce n’est pas déjà fait, passez avant au musée gratuit de l’île. Il est court mais très instructif.

Après Ana Kakenga, bifurquez pour rejoindre Ana Te Pahu, une cave où vous passerez un peu de temps à explorer les galeries. Continuez ensuite jusqu’à Ahu Akivi, le seul Ahu de l’île qui fait face à la mer. Il est ensuite temps de retourner au village via la route. Là encore, il est possible de faire du stop.

Côté est en voiture ou à vélo

Pour aller voir les sites les plus isolés de l’île, il vaut mieux loué une voiture ou des vélos. Le jour où on a fait cette boucle, le temps était changeant, on a donc joué la sécurité en louant une voiture pour la journée. Ça nous a coûté 35000 CLP, soit environ 40€.

Il y a beaucoup de vestiges sur la côte est mais la plupart sont en mauvais état. Le site le plus impressionnant sur cette côte est Rano Raraku où était fabriqué les moaï. Pas loin de ce site, il y a Ahu Tongariki, le plus grand Ahu de l’île. Continuez ensuite jusqu’à la plage Anakena pour une pause baignade. Pour revenir, passez par la route du centre de l’île et faites un arrêt à Puna Pau. C’est là qu’était fabriqué les chapeaux des moaï. Le site offre aussi une belle vue en hauteur sur l’île.

Combien ça coûte ?

« Ça doit coûter une blinde l’île de Pâques, non ? » Hum, oui et non. Avec quelques astuces, on s’en sort sans devoir vendre un rein.

Si on s’en tient au budget du Chili, on devait dépenser 76€ par jour pour nous deux, soit 380€ pour les 5 jours. Entre le coût du logement et l’entrée au parc, le budget est déjà atteint. Oups.

Dans les restaurants et les supermarché, les prix sont assez similaires à ceux de la France. Ce n’est pas exorbitant, mais après l’Amérique du Sud, ça fait mal au porte monnaie.

Une bonne solution pour économiser un peu d’argent est d’arriver sur l’île avec les essentiels pour cuisiner. Nous avions fait un plein de courses à Santiago avec des pâtes, du riz, des conserves de légumineuses, de lait de coco et de sauce tomate. Nous avons acheté sur place seulement du pain et des fruits et légumes, ce qui a fait baisser notre budget alimentation. Nous avons aussi évité les restaurants et bar de l’île, car ils étaient chers mais aussi car les options véganes étaient inexistantes.

Avant de partir, pensez aussi à retirer de l’argent dans une banque qui ne facture pas des frais de retrait (Scotiabank à Santiago par exemple). Sur l’île, les paiements se font souvent en espèce et les deux banques facturent des frais et sont souvent hors service. On y avait pas pensé et cette erreur nous a coûté 16€.

En dehors de ces deux pôles de dépenses, nous avons loué une voiture en passant par notre auberge ce qui nous a permis d’avoir un bon prix. Pensez à louer une voiture à plusieurs si vous le pouvez.

Voici donc la répartition de nos dépenses. Ces cinq jours nous auront coûté 480,55€ soit 96,11€ par jour pour deux.

J’espère que j’aurai su vous transmettre mon enthousiasme à propos de cette île si singulière. Notre prochaine étape nous amènera encore sur une île, en Polynésie Française.