Après l’île de Pâques, nous continuons notre traversée du Pacifique et nous croisons enfin des têtes connues ! Nous retrouvons mes parents pour deux semaines en Polynésie Française, partagées équitablement entre les îles de Tahiti, Moorea et Bora Bora. Nous avons pris un billet inter-îles de la compagnie Air Tahiti pour nous déplacer d’une île à l’autre. Au niveau météorologique, la meilleure option aurait été de rejoindre l’archipel des Australes, ou celui des Marquises, afin d’éviter la fin de la saison des pluies, mais à part deux jours d’averse à Moorea, nous avons été plutôt épargnés. Nous sommes restés dans l’archipel de la Société principalement à cause du coût des billets d’avion pour rejoindre les autres archipels.
Tahiti
Nous arrivons en pleine nuit à Tahiti, avec un décalage horaire quasiment équivalent à la durée du vol. Après l’accueil polynésien par un groupe de musique locale pendant la fil d’attente à la sortie de l’avion, nous passons notre deuxième contrôle de température de notre voyage. Le coronavirus est encore loin de nos pensées, mais il commence à faire de plus en plus parler de lui. Pas de quoi nous inquiéter pour autant, nous continuons notre chemin et retrouvons mes parents, avec le traditionnel collier de fleurs. Nous restons cinq jours sur cette île, basés à Arue dans une belle maison perchée sur les hauteurs, non loin de Papeete. La vue est à couper le souffle.
Que faire à Tahiti ?
Le centre-ville de Papeete n’est pas très grand, mais vaut la peine de s’y arrêter pour son marché de produits locaux. Le soir, la place Vai’ete collée au port regroupe des roulottes, les fameux food trucks locaux.
Lîle de Tahiti n’a peut-être pas de plage paradisiaque comme on peut les imaginer en arrivant en Polynésie, mais elle a énormément de vallées impressionnantes remplies de végétation luxuriante. Nous avons fait le début de la randonnée dans la vallée de la Fautaua, cours d’eau utilisé par la Polynésienne des Eaux comme source d’eau potable. Le début uniquement, car il faut une autorisation de la mairie pour passer un certain niveau et pouvoir aller jusqu’à la cascade Loti. Plusieurs sources sur internet précisaient que les contrôles ne sont pas fréquents au départ du sentier. Je ne sais pas si ça a changé ou si nous n’avons pas eu de chance, mais il y avait une personne notant les horaires de passage des randonneurs. Nous avons dû nous arrêter au petit pont enjambant la rivière sans pouvoir aller jusqu’à la cascade. Même si le sentier pour atteindre ce pont est magnifique, je vous conseille quand même de passer à la mairie si vous voulez aller jusqu’au bout. N’oubliez pas de vous munir d’un répulsif à moustiques, (ou d’un lance-flammes) car les abords de la rivière sont infestés de moustiques-tigres.
Tahiti a beau être la plus grande île de Polynésie Française, elle n’est pas gigantesque. Avec une voiture, vous pourrez facilement en faire le tour dans la journée, en prévoyant quelques arrêts aux points remarquables et accessibles à tous. En partant de Papeete en direction de l’est, voici les endroits que nous avons aimé. Pour se repérer plus facilement, je vous précise le point kilométrique (PK), indice très utilisé à Tahiti.
La Pointe Vénus — PK10
La pointe Vénus marque l’extrémité nord de Tahiti et était un point de référence incontournable du Pacifique dès le XVIIIe siècle. En 1867, un phare y est construit en s’inspirant de deux phares français, le phare de la pointe de la Grave en Aquitaine et celui des Triagoz dans les Côtes-d’Armor. Ce cap doit son nom au débarquement de James Cook afin d’y observer le transit de Vénus en 1769.
Teruaporea, le trou du souffleur d’Arahoho — PK22
Cette formation géologique étonnante est une grotte sous-marine, terminée par un lavatube qui rejoint la surface. Les vagues qui s’engouffrent dans la grotte et en expulse l’air qui sort par le lavatube, à la manière d’un geyser. Le son provoqué est impressionnant. Le parking est situé sur la gauche, juste après la sortie d’un petit tunnel.
Les cascades de Faarumai — PK22,1 La route qui permet d’accéder au parking des cascades se situe seulement une centaine de mètres après le trou du souffleur, sur la droite. Seule la première cascade était accessible, après cinq petites minutes de marche, lorsque nous y sommes passés en février 2020. J’ai l’impression que le sentier menant aux autres cascades était en rénovation, mais je n’ai pas plus d’information sur une réouverture. Mais cette première cascade est déjà très impressionnante et un panneau nous raconte la légende qui y est liée.
Nous avons juste fait un arrêt sur la presqu’île Tahiti Iti (la petite Tahiti en polynésien) à Teahupo’o, village qui abrite la vague mondialement réputée pour sa dangerosité et qui sera le terrain de jeu des surfeurs lors des prochains Jeux Olympiques français en 2024. Mais si vous avez du temps sur Tahiti, je pense que c’est un endroit qui mérite d’y passer plusieurs jours, pour son côté plus sauvage que le reste de l’île.
Se déplacer à Tahiti
Les transports en commun sont assez développés sur cette île. Ce n’est pas très étonnant, étant donné que c’est la capitale de la Polynésie Française. Nous avions une voiture de location, donc je n’ai pas expérimenté les bus, mais nous en avons croisé pas mal, surtout dans l’ouest, autour de Papeete. Apparemment la presqu’île est plus difficile d’accès en transport en commun, donc si vous voulez y aller, la voiture reste le meilleur choix. L’agence Eco Car propose les meilleurs prix de l’île et loue également des scooters. Ils sont situés juste en face de l’aéroport. C’est faisable à pied, mais si vous les appeler ils viendront vous chercher.
Où manger à Tahiti ?
Le marché de Papeete propose plein d’options différentes pour manger. Outre les fruits et légumes frais vendus sur les étales, il y a également quelques stands de plats cuisinés. L’étage accueille quelques restaurants, comme le Café Maeva, dont la petite carte propose des plats très copieux. Juste à côté du marché, vous trouverez la deuxième enseigne du Café Maeva, avec beaucoup plus de choix, dont des plats et desserts végétariens et vegans.
Moorea
L’arrivée à Moorea fut un peu cahotique. Le temps exécrable a cloué notre avion au sol de l’aéroport Fa’a’a de Tahiti car celui de Moorea était complètement inondé. Après un peu d’attente dans l’avion en espérant que le ciel se calme, nous sommes redirigés vers le port pour prendre le ferry. Nous arrivons finalement sur la deuxième île de notre parcours, avec quelques heures de retard et constatons les dégâts. Il pleut à verse et les rues sont inondées. Nous avons réservé une voiture de location chez Europcar, situé à l’aéroport, donc avec l’aide de locaux nous prenons le bus, qui va même faire un petit détour pour nous y déposer. Ce n’est qu’une fois arrivés là-bas, que nous apprenons que l’agence de l’aéroport n’existe plus depuis quelques temps et que la seule de l’île est en face du port…
Nous finissons par arriver tant bien que mal à notre location située dans la baie de Cook. Le temps infernal rend le paysage fantastique. Mais on espère que ça ne va pas durer quand même.
Que faire à Moorea ?
A Moorea nous avons fait nos premières rencontres avec les plages paradisiaques, l’eau transparente et les poissons de toutes les couleurs. La plage publique de Ta’ahiamanu, à l’entrée de la baie d’Opunohu est parfaite pour se baigner et faire du snorkeling, car vous pourrez y voir des centaines de poissons différents. C’est un spectacle vraiment enchanteur. Je suis resté des heures la tête sous l’eau, avec le masque de Decathlon, à contempler la vie sous-marine.
Attention par contre à vos pieds, Opunohu veut littéralement dire « ventre du poisson pierre » en polynésien. Port de chaussures impératif pour se baigner, sous peine d’expérimenter la piqûre du poisson le plus venimeux au monde. Mais ne vous inquiétez pas outre mesure, ce poisson n’attaque pas, il ne se défend uniquement si on lui marche dessus, alors faites attention et prenez l’habitude de nager plutôt que de marcher (même si il n’y a qu’un mètre de fond). Contrairement aux balistes-Picasso, petits poissons colorés que j’aime appeler les poissons-connards. Ils sont très protecteurs de leur territoire et n’hésitent pas à foncer sur quiconque approcherait trop près de chez lui. J’admire cependant le courage incroyable de ce poisson pas plus gros que ma main, pour s’attaquer à des êtres qui font environ 100 fois sa taille… Mais bon, aussi belliqueux qu’il peut être, il est parfaitement inoffensif. Au pire il vous mordillera un peu.
Mais les beautés de Moorea ne sont pas que sous-marines. Pour une vue époustouflante, depuis le fond de la baie d’Opunohu vous pouvez accéder en voiture au belvédère qui vous présentera un panorama donnant sur les deux baies d’Opunohu et de Cook, avec le mont Rotui qui les sépare.
L’hôtel InterContinental abrite la clinique de tortues Te mana o te moana qui s’occupe de la sauvegarde des tortues marines. Ils recueillent les tortues blessées dans le but de les soigner puis de les relâcher si leur condition le permet, mais ils agissent également de manière préventive, par des actions d’éducation et d’information sur la préservation du monde marin. Des visites gratuites du centre de soin sont organisées du lundi au vendredi à 10h. Vous pourrez voir le personnel de la clinique nourrir les tortues dans le bassin extérieur.
Pour vous dégourdir les jambes, le circuit des ananas est parfait. La balade à pied dure environ deux heures et vous emmènera à travers les plantations d’ananas de la compagnie de jus de fruits locale Rotui et jusqu’à un joli point de vue sur le mont du même nom. Le tracé est indiqué sur l’application maps.me.
Se déplacer à Moorea
Nous avons pris une fois le bus, pour aller du port à l’aéroport. Et j’ai l’impression qu’il y a deux lignes sur l’île, une qui en fait le tour dans un sens et l’autre dans l’autre. Comme à Tahiti, vu le prix des locations de voiture, je pense que vous pourrez facilement vous déplacer en bus si vous êtes sur un budget serré. Sinon, la voiture vous offrira évidemment une liberté inégalable. Si vous faîtes juste un aller-retour en ferry depuis Tahiti, l’agence Eco Car permet de garder leur voiture. Si vous passez par les compagnies Europcar ou Avis, attention : Leurs bureaux de l’aéroport n’existent plus, ils ne sont présents qu’en face du port.
Où manger à Moorea ?
Pour une succulente pizza cuite au feu de bois, rendez-vous chez Allo Pizza, sur la rive est de la baie de Cook. Les pizzas sont très bien garnies et elles sont si bonnes qu’on y revient. D’ailleurs on y est revenu. Pour ne rien gâcher, l’accueil est excellent. Ce restaurant n’a pas de salle, donc ils font essentiellement leurs pizzas à emporter, mais quelques tabourets sont présents si vous souhaitez manger sur place.
Le restaurant du Tiki village est une bonne adresse pour faire une pause sur la côte ouest de Moorea. Encore une fois, l’accueil y est remarquable et la vue depuis les quelques tables en terrasse extérieure est paradisiaque. Les plats sont variés et de bonne qualité. Si vous voulez assister aux spectacles traditionnels, allez-y manger le soir.
Bora Bora
On est encore dans l’avion que la claque Bora Bora nous arrive déjà en plein visage. L’atoll vu du ciel est époustouflant. L’atterrissage incroyable. La sortie de l’aéroport magique. Bora Bora sera d’ailleurs une succession de claques de différents styles. La deuxième est financière et moins agréable que la première. Cette île est aussi minuscule qu’elle est chère. Bora Bora est vraiment faite pour le tourisme de luxe, où tout est inclus et où le voyageur n’a à se préoccuper de rien. Les gens d’ici illustrent cette sensation en comparant les spécialités des différentes îles. A Tahiti ils plantent de la vanille, à Moorea des ananas et à Bora-Bora des cabanes sur pilotis dans les hôtels.
Mais rassurez-vous, on oublie vite ce problème pour s’abandonner aux merveilles que ce lagon a à nous offrir.
Que faire à Bora Bora ?
L’île n’est vraiment pas grande, alors vous passerez plus de temps dans l’eau qu’en dehors. Matira est la seule plage publique de Bora Bora et est située sur la pointe sud de l’île. Si vous voulez voir des poissons, préférez la partie nord de la plage, où vous trouverez des coraux avec des poissons multicolors par centaines. Et avec un peu de chance, une raie pastenague qui traînasse au fond de l’eau. Vu la température de l’eau, c’est une activité qui peut facilement vous occuper toute la journée, pour peu que vous prévoyez un picnic. Des restaurants sont présents tout le long de la plage et il y a une petite supérette un peu après le parking, à l’extrémité sud de la plage.
Mais pour profiter au maximum de la faune sous-marine de Bora Bora, je vous conseille de faire un tour en bateau. L’agence Rohivai Lagoon Tours propose des excursions d’une journée pour 11 000 francs pacifiques (environ 90€). Ils vous emmènent à bord d’un joli petit bateau vers quatre endroits différents, pour nager parmi les requins à pointes noires, les requins citron, les raies pastenagues, sans oublier ces centaines de poissons de toutes les couleurs. Un barbecue polynésien est organisé le midi sur une plage privée d’un motu (petit îlet plat qui constitue un atoll).
Le shark feeding interdit ?
Petit bémol d’un point de vue éthique : ces compagnies nourrissent les requins et les raies, même si le « shark feeding » est censé être interdit et même si ils vous disent qu’ils ne le font pas. Autant pour les requins le nourrissage m’a l’air d’être assez réduit, autant pour les raies j’ai trouvé ça gênant. On ne nage plus avec les raies, elles viennent littéralement sur la personne qui tient le seau de nourriture. Le plus horrible est que les dards des raies sont coupés pour éviter la perte de touristes. Je comprends la motivation : si on ne nourrit pas, les animaux sont bien plus durs à voir et si on n’en voit pas, les touristes ne sont pas contents.
Personnellement, j’aimerais qu’ils annoncent le facteur aléatoire de rencontrer des animaux sauvages, afin que les touristes sachent à quoi s’attendre et soient plus enclins à ne pas en voir. Je trouve bien plus impressionnant de voir un seul animal sans l’appâter plutôt que des dizaines attirés par de la bouffe. Mais je pense aussi que c’est plus facile à dire quand on ne vit pas du tourisme.
Après le tour de l’île dans l’eau, nous avons fait le tour de l’île sur terre. Cette excursion en 4×4 prend une demie-journée et vous montre différents points de vue depuis les hauteurs de Bora Bora. Un des arrêts de la balade montre un des canons américains, construits lors de la seconde guerre mondiale pour contrer une attaque japonaise qui n’est jamais venue. Nous sommes passés par la même compagnie que pour le tour en bateau et nous avons payé 5 000 francs pacifiques par personne, soit 42€
Se déplacer à Bora Bora
Ici, pas de transport en commun, donc la question est vite réglée. Si vous êtes sportifs et que marcher ne vous fait pas peur, oubliez la location de voiture dont les prix sont vraiment indécents. Surtout que la plupart des agences de tourisme et des restaurants proposent de venir vous chercher gratuitement quand vous réservez chez eux. L’île n’est pas très grande et si vous vous logez au bon endroit vous pourrez faire le plus intéressant à pied (en gros, aller à la plage de Matira, à la pointe sud de l’île). Nous nous sommes également déplacés en taxi, notre logeuse airBnb nous a donné le contact d’un chauffeur avec lequel elle a un tarif négocié, mais ça reste hors de prix. Comptez 4 000 francs pacifiques l’aller-retour quel que soit le trajet, soit un peu plus de 30€… Quand on voit la taille de l’île, ça fait mal.
Où manger à Bora Bora ?
Vous trouverez la plupart des restaurants et bars le long de la plage dont le Bora Bora Beach Club, qui est le seul que nous avons testé. L’accueil y est formidable (comme partout en Polynésie Française j’ai l’impression), la vue incroyable et la nourriture très bonne. Par contre, comme l’océan qu’on admire en mangeant, l’addition est salée.
Lexique
Afin de profiter au mieux de l’accueil fabuleux qui vous sera réserver en Polynésie Française, voici quelques mots à connaître. Tout le monde parle évidemment français, mais ces quelques mots polynésiens sont utilisés en permanence par tout le monde.
- Maeva = Bienvenue
- Iaorana = Bonjour
- Mauruuru = Merci
- Nana = Au revoir
Suite à ces deux semaines incroyables, notre traversée de la Polynésie continue avec son extrémité ouest et la Nouvelle-Zélande ! Nous allons en profiter pour expérimenter quelque chose d’assez rare dans une vie, le passage de la ligne de changement de date. Notre avion part le 11 mars à 8h40 et nous allons atterrir 5 heures plus tard, le 12 mars à 13h10.
La transparence de l’eau est incroyable!!
Merci pour ces belles photos de rêve! 😍
C’était vrai que c’était fou. C’était parfois difficile de faire la différence entre l’eau et le ciel…
Magnifiques photos !!! 👍🏼 Et superbe récit
Merci 🙂