Après Caldera, la suite de notre itinéraire nous amène dans la vallée de l’Elqui. Cette région profite de plus de 300 jours de ciels bleus par an, ce qui lui permet d’être le lieu de production du pisco le plus célèbre du Chili, mais aussi d’être un endroit privilégié pour l’observation des étoiles. Avant de rejoindre cette destination ensoleillée, on fait un arrêt à La Serena, la grosse ville du coin qui comptabilise 250 000 habitants et 29 églises.

Une journée à La Serena

Ce qui nous frappe en premier en se baladant dans le centre-ville de la Serena, ce sont les traces laissées par les récentes manifestations au Chili. Les bâtiments sont tagués et des plaques de bois protègent les banques et les boutiques de luxes. La personne qui nous a accueilli à l’hôtel nous a prévenu : mieux vaut s’éloigner de la place principale à partir de 16h, il y a encore des manifestations. Cela donne à la ville un air post apocalyptique, surtout que les rues sont un peu désertes.

Pour retrouver un peu d’animation, il faut aller à la plage. Une coulée verte qui part du centre-ville permet d’éviter la circulation et de s’y rendre en 20 minutes. A l’arrivée sur le bord de plage, il y a un beau phare, mais aussi des arches taguées dont on ne comprend pas bien l’utilité. La promenade le long de la mer est sympa et permet d’observer les surfeurs.

Une dernière chose qu’on a aimé à La Serena, c’est son énorme supermarché. Y’a pas à dire, ça fait plaisir de retrouver du choix après les marchés et les petites supérettes de la Bolivie et du début du Chili. On se balade dans les rayons, on découvre des nouveaux produits. Ça nous donne un aperçu de la gastronomie locale. Alors que Ben hésite entre les multiples choix de fruits pour sa confiture, je me retourne et mes yeux tombent sur le Nirwana, mon chocolat vegan préféré. Ça m’a tellement surprise que je me suis demandée si je n’étais pas dans un rêve et ça m’a mise de bonne humeur pour la fin de la journée. J’en ai bien sûr pris deux tablettes.

Où manger à La Serena ?

Nous ne sommes pas restés longtemps à La Serena, mais nous avons eu le temps de tester le Rincon Flamenco. Ce petit restaurant vegan propose des plats du jour (ce jour-là ce sont des ramens et un jus au concombre) et d’autres classiques comme le burger que choisi Benoît. Les gâteaux en vitrine étaient très appétissant, si bien que toutes les parts de celui que je voulais goûter étaient partis avant que j’ai eu le temps de commander.

Où loger ? Hostal Luna del Mar 840-B • Jolie chambre double avec sdb commune • Tarif : 30€ la nuit
Comment y aller ? Bus Caldera – La Serena • Compagnie Turbus • Tarif : 13900 CLP (environ 15,50 €) • Durée : 5h

Vicuña : de l’alcool, du vélo et des étoiles

Nous avons décidé de nous établir à Vicuña 3 jours pour profiter de la région. Cette ville nous a enchanté. Ensoleillée et calme, nous y avons fait de belles rencontres et des activités qui nous ont laissé heureux et un peu bourrés.

Comment y aller ? Bus La Serena – Vicuña • Compagnie Via Elqui • Durée : 1h • Tarif : 2500 CLP (environ 2,85 €) • A prendre à la gare. Une autre compagnie part de devant le Lider.

Nous avions lu des avis très positifs sur Elki Magic, une entreprise de location de vélos tenue par un couple franco-chilien : Adeline et Lincoln. Nous avons été chaleureusement accueillis par Adeline qui nous a expliqué les deux parcours qu’ils proposent dans la vallée de l’Elqui : une boucle et une descente. On décide de réserver des vélos pour faire la boucle le lendemain.

La boucle dans la vallée de l’Elqui (18 kilomètres)

On récupère nos vélos le matin. Adeline nous donne aussi un plan de la boucle et des indications sur le parcours. Différents arrêts sont proposés sur le chemin : une distillerie de pisco familiale, une communauté Krishna, un marché artisanal, une brasserie, une rivière et un restaurant qui propose une cuisine cuite avec un four solaire.

On commence par traverser le village, puis on part sur des chemins de terre au milieu des vignobles. On fait notre premier arrêt à Aba Pisco, la distillerie de pisco familiale. On fait une petite visite gratuite au cours de laquelle on nous explique comment est fait le pisco chilien. Contrairement au pisco péruvien, les chiliens partent d’un vin qu’ils distillent ensuite. La visite se termine par la dégustation de trois piscos différents et de trois cocktails à base de Pisco. On repart avec une petite bouteille de Maquire, un cocktail à base de pisco et de fruits du Maqui.

On ré-enfourche nos vélos pour quelques kilomètres jusqu’à la brasserie Guayacan. On zappe la visite payante de la brasserie et on s’attable dans leur beergarden. On partage une assiette apéro et un set de dégustation de six bières. En montrant le plan de Elki Magic, on a une réduction sur le set de dégustation. Après le pisco, je suis déjà bien cuite et Benoît boit la majorité des 6 verres soit un litre de bière.

Heureusement, le prochain arrêt c’est la rivière où on s’arrête pour cuver un peu. Benoît se baigne pendant que je m’allonge à l’ombre des arbres en méditant sur le fait d’être bourrée à 15h. Une fois qu’on se sent un peu plus frais, on repart et on ne fait plus d’arrêt jusqu’au retour à Vicuña.

 Comme cette balade était super sympa, on décide de continuer avec Elki Magic et de faire aussi la descente deux jours plus tard.

La descente depuis Pisco Elqui (39 kilomètres)

Lincoln nous emmène en van à Pisco Elqui d’où commence notre parcours. On fait un tour à pied dans le village qui est très mignon, mais très petit. On part sur nos vélos et on fait notre premier arrêt à la Cave de la valle. Il s’agit d’un vignoble créé par un Allemand dont les vins sont naturels. On y fait une visite en espagnol et une dégustation de quatre vins très bons.

On traverse quelques petits villages avant de s’arrêter à Juanito Primera dont on nous avait conseillé les jus. Benoît choisit celui au pamplemousse et moi celui au copao, le fruit d’un cactus. On les déguste avec une vue magnifique sur la vallée.

Après s’être rafraîchis dans la rivière, on fait un autre stop à la brasserie Guayacan pour boire une bière et manger une part de gâteau à la Stout.

Le parcours était principalement composé de descente, mais comporté aussi des passages plus compliqué comme des chemins de terre et une longue ligne droite sur la route avec le vent de face. Si vous n’avez qu’un seul jour à consacrer au vélo, on vous recommande de choisir la descente, car la fin du parcours reprend la première partie de la boucle.

On vous conseille vraiment Elki Magic si vous passez par Vicuña. On y a été très bien accueillis et même conseillés pour la suite de notre séjour et des autres activités à faire.

Combien ça coûte ? La boucle : 6000 CLP par vélo (6,80€) • La descente : 15000 CLP (17€)

Observation des étoiles et poursuite avec un chien

Avec son beau ciel bleu la plupart de l’année, Vicuña est un lieu privilégié pour observer les étoiles. De nombreuses agences proposent des soirées pour observer le ciel. On avait choisi de passer par l’Obervatorio del Pangue, un observatoire géré par un astronome français. Malheureusement, l’observatoire était fermé à ce moment-là car on approchait de la pleine lune. Elle diffuse trop de lumière et gène l’observation des étoiles. Les autres agences sont ouvertes, mais si certaines ferment, c’est qu’il y a une raison.

Quitte à ne pas voir les étoiles, on préfère le faire gratuitement. On sort du village et on gravit le Cerro de la virgen. En haut, il y a un autel avec une statue de la vierge entourée de deux énormes antennes. On y a une belle vue sur Vicuña et on regarde le coucher du soleil en mangeant notre pic-nique. A la tombée de la nuit, on se déplace pour s’éloigner des lumières de la ville et mieux voir les étoiles.

 On ne voit pas grand-chose car la lune éclaire trop. On décide de redescendre. C’est le noir complet. Heureusement, on a nos lampes frontales pour éclairer le chemin. A un moment, on entend du bruit à notre droite. On tourne nos têtes et la lumière des frontales révèle un homme qui attend à côté de sa voiture dans l’obscurité totale. On se sent un peu dans Breaking Bad. On presse le pas.

On est quasiment arrivé en bas quand entend un chien qui aboie férocement au loin. Puis l’aboiement, clairement diriger sur nous, se rapproche. On se retourne et nos lampes éclairent les yeux du chien. On lâche un « Ouh putain » et on se met à courir jusqu’en bas. Le chien ne nous a pas suivi.

Petite randonnée à Gualliguaica

Pour reposer nos fesses avec le vélo, on va faire une petite randonnée conseillée par Adeline. On se rend à Gualliguaica, un petit village au bord d’un lac à 20 minutes de Vicuña. Un chemin nous permet d’atteindre un beau point de vue à 360 degrés sur le lac et la vallée de l’Elqui.

Le mont est recouvert de cactus. Il parait qu’on peut y trouver leurs fruits : le Copao, mais pas moyen d’en trouver un ce jour-là. Le fruit est devenu à la mode et est maintenant cueilli très vite.

Après avoir fait le chemin en sens inverse, on s’installe près du lac pour pic-niquer et observer les kite surfeurs qui apprécient beaucoup plus le vent que nous.

Comment y aller ?
Prendre un colectivo jaune dans la rue Prat (juste à l’angle nord-est de la place Gabriel Mistral) et aller jusqu’à Gualliguaica. Le départ de la randonnée se trouve à droite de l’église. • Tarif : 1200 CLP (environ 1,35€) par personne.
Pour le retour, faites du stop ou redescendez jusqu’à la route pour prendre un bus pour Vicuña. • Tarif : 800 CLP (environ 0,80€) par personne.

Où loger à Vicuña

On a choisi de passer trois nuits à l’Antawara Hostel. On avait réservé une chambre double avec une salle de bain commune mais on a été surclassé dans un bungalow avec deux chambres, une salle de bain et un petit salon. Les espaces communs extérieurs étaient super chouettes. On a bien profité de la cour pour nos apéros, mais un peu moins de la piscine un peu froide.

On a adoré Vicuña et on a vraiment regretté de ne pas y passer plus de temps. Si c’est une destination sur votre itinéraire, restez-y un moment, profitez du calme et du cadre magnifique de la vallée de l’Elqui. Et passez chez Elki Magic, ça ne pourra qu’embellir votre séjour.

De notre côté, on a pris à contre-coeur un bus de nuit pour Santiago et un autre de jour pour continuer notre découverte des vins chiliens à Santa Cruz.