A la fin de nos trois semaines à Cusco, les tensions se sont apaisées en Bolivie. Il est enfin possible de s’y rendre. Nous choisissons de passer les 8 heures de bus qui séparent Cusco de Puno au sud du Pérou de jour, car nous avons lu que les paysages étaient magnifiques. On en a été plutôt déçu. Cependant, le voyage s’est bien passé malgré ma tourista qui s’est déclarée le soir précédent. On ne choisit pas son moment.

Dernière étape au Pérou : Puno

Après avoir déposé nos sacs à notre auberge, nous partons à la découverte de Puno. Notre première impression n’est pas très bonne : les bâtiments ne sont pas beaux, souvent pas finis et il y a beaucoup de poussière. Nous nous dirigeons vers la place d’armes qui est le centre de l’animation de chaque ville au Pérou. Ici, pas de chance : elle est en travaux et entourer de bâches qui bloquent la vue. De cette place en travaux part une rue piétonne commerçante plutôt sympa, mais elle prend cinq minutes à traverser.

Après cette déconvenue au centre-ville, on décide de se rabattre sur les bords du lac Titicaca. Une promenade longe une partie berge et au coucher du soleil, c’est plutôt sympa. On voit de nombreux cochons d’Inde qui se baladent dans la végétation au bord de l’eau et quelques bateaux et pédalos abandonnés.

On ne regrette pas de n’être pas resté plus longtemps à Puno, les bords du lac côté Bolivien nous satisferont beaucoup plus. On a aussi choisi de zapper les îles flottantes en roseaux, l’attraction touristique du coin. Nous avons préféré privilégier le côté bolivien du lac.

On finit la soirée dans un petit restaurant du centre : La Receta. Je prends une soupe de quinoa, parfaite pour un premier repas après une tourista. Benoît teste le salchipapa, un classique péruvien composé de saucisses et de frites, pas dingue de ce qu’il en dit.


Comment y aller ?
Bus Cusco – Puno • Compagnie Cruz del Sur • Tarif : 55 soles par personne (environ 15 euros) • Durée : 8h
Où loger ? Hostel Puno Backpackers • Chambre double avec salle de bain privative • Tarif : 35 soles (environ 9 euros)
Où manger ? La Receta • JR Lima 633 (Plaza de Armas de Puno) • Vegan-friendly

Kasani : la frontière en le Pérou et la Bolivie

Le lendemain, on se lève tôt pour prendre notre bus direction Copacobana en Bolivie ! On part à 7h de la gare de Puno. Lorsque l’on a acheté nos billets, on nous a conseillé de prendre des places dans la rangée gauche du bus pour profiter de la vue. Quelle bonne idée ! La première partie du trajet suit les rives du lac et la vue est magnifique.

Au bout de quelques heures, on arrive à Kasani où on s’arrête pour passer la frontière. Tout le monde descend du bus et on se rend au poste d’immigration côté péruvien pour valider la sortie du pays. Puis, on marche quelques mètres, on passe sous une arche et on passe en Bolivie. Il faut encore passer par un bureau d’immigration, cette fois bolivien.

 Tout se passe parfaitement, on remonte dans le bus qui nous attend et 15 minutes plus tard, nous voilà arrivés à Copacabana.

Comment y aller ? Bus Puno – Copacabana • Compagnie Huayruro • Tarif : 15 soles par personne + taxe gare (environ 4€) • Durée : 3 -4h

Une douce après-midi à Copacabana

J’avais lu que Copacabana était station balnéaire avec des airs de parc d’attractions pour touriste. On est agréablement surpris en arrivant de constater qu’il n’en est rien. C’est surement dû au fait qu’on débarque après une période de crise politique qui a paralysé une partie du pays. La frontière avec le Pérou a longuement été fermée et les bus lorsqu’ils pouvaient sortir des gares étaient souvent bloqués à des barrages de manifestants. Ça a surement dû refroidir certains touristes et on les comprend puisqu’on a failli éliminer la Bolivie de notre tour du monde. Mais on ne regrette pas de l’avoir réintégrée au dernier moment parce que ça nous a offert des conditions exceptionnelles.

On s’arrête au Pit Stop, un petit stand qui vend des tartes salées, des empanadas et quelques pâtisseries, qu’on va manger au bord du lac. On profite du beau temps et du calme. On observe les familles boliviennes qui pique-niquent et ceux qui ont choisi de louer des boules de hamsters gonflables géantes ou un pédalo en forme de cygne pour faire un tour sur le lac.

Après notre déjeuner, on se lance dans une balade digestive en s’éloignant de la ville, le long du lac. Nous sommes quasiment les seuls à marcher ici, entre la plage et les eucalyptus. On a une belle vue sur le port de Copacabana. Ça nous vaudra de beaux coups de soleil sur la nuque.

Sur le port de Copacabana, il y a énormément de stands de nourriture et de restaurants et bars. On imagine vite comment ça peut être la foire. Mais aujourd’hui, il y a peu de monde et on s’installe sur la terrasse d’un bar pour boire un ice tea et un pisco sour quasiment seuls et avec Bob Marley comme fond musical et avec vue sur le lac. On a vécu des jours plus difficiles.

Pour terminer la journée en beauté, on gravit le Cerro Calvario. La montée n’est pas facile car on subit toujours les effets de l’altitude, mais la vue panoramique sur le lac et la ville vaut le coup. On espérait voir le coucher du soleil, mais les nuages en ont décidé autrement. En plus, il y a énormément de vent. Tant pis, on redescend pour aller faire un tour dans la partie animée de la ville : la place 2 Febrero et l’avenue 6 de Agosto où l’on trouve beaucoup d’agences de voyage, de boutiques et de restaurants. On s’arrête dans l’un d’eux le soir, mais c’était tellement peu mémorable que je n’ai pas retenu le nom.

On rentre à notre hôtel pile poil au bon moment, car une averse de grêle se déclenche. On regarde les gens courir dans la rue pour se mettre à l’abris et on se couche. Le programme du lendemain est chargé.

Où manger ? Le Pit Stop • Plaza Sucre (Av 16 de Julio & Av 6 de Agosto) • Vegan-friendly
Où loger ? Hotel Utama • Chambre double avec salle de bain privative, petit-déjeuner en supplément • Tarif : 105 bolivianos (environ 13,50 euros)

Une journée à l’Isla del Sol

L’Isla del Sol, c’est une île bolivienne située sur le lac Titicaca. On peut s’y rendre en prenant un bateau depuis Copacabana. Depuis quelques années, le nord et le centre de l’île sont inaccessibles à cause de conflits entre les communautés. Nous avions lu que l’île était extrêmement touristique et que cela pouvait gâcher l’expérience de la visite. Encore une fois, nous avons profité d’un calme hors du commun. En plus du peu de touristes sur l’île à ce moment-là, il n’y a aucun mode de transport sur l’île si ce n’est vos pieds. C’est donc très calme.

Nous avons pris le bateau qui part du port de Copacabana à 8h30. Benoît choisit de passer le trajet assis sur un banc sur le toit du bateau. Moi, j’épargne mes fesses et choisis le confort des banquettes à l’intérieur. Le trajet dure 1h30 et est très lent.

En arrivant sur l’île, on paye une taxe de 10 bolivianos par personne. Puis on gravit un escalier pour rejoindre notre hôtel et déposer nos sacs. Le propriétaire nous fait une présentation de l’île et nous indique quels sentiers prendre et quelles zones sont inaccessibles.

On est paré pour partir à la découverte de l’île. On remonte vers son seul village et on traverse une forêt d’eucalyptus avant de rejoindre le mirador K’eñuani qui offre une vue sur tout le sud de l’île. Plus bas, on visite des petites ruines du Templo Pilkokaima.

Puis on remonte vers le village et on atteint un autre versant de l’île pour rejoindre la plage. On y est seul. Les seuls autres êtres vivants que l’on a croisé en chemin sont un homme qui répare un bateau et deux ânes. On monte sur un ponton au bout de la plage et je fais une petite sieste. Ensuite, on baigne nos pieds, mais pas plus. L’eau est très froide.

On se tape une jolie côte pour remonter à l’hôtel. On passe la fin de l’après-midi à profiter de la vue incroyable de notre terrasse.

On ressort pour voir le coucher du soleil depuis le mirador Pallakasa. Il est situé à une quarantaine de minutes de notre hôtel durant lesquels on est suivi par un chien. Il est mignon, mais on évite de le toucher. Il a la diarrhée et ça nous rappelle de mauvais souvenirs.

Sur le chemin du retour, on s’arrête au Pachamama où on dîne. A travers les vitres, on a encore une belle vue sur le lac.

Le lendemain, on prend le petit-déjeuner à l’hôtel et on reprend un bateau à 10h pour Copacabana.

Comment s’y rendre ? Bateau Copacabana – Isla del Sol • Tarif : dépend de l’agence auprès de laquelle vous achetez le ticket et si vous prenez un aller-retour le même jour ou non. L’aller nous a coûté 20 Bob chacun et le retour le lendemain 40 Bob.
Où loger ? Hostal Palacio del Inca • Chambre double avec salle de bain privative et terrasse avec une vue incroyable + bon petit-déjeuner • Tarif : 170 bob (environ 22 euros)

On enchaînera avec un bus pour La Paz, une des capitales de la Bolivie, mais ça, c’est un autre article.