Première étape de notre parcours sur la côte caribéenne du Costa Rica : Tortuguero, petit village célèbre pour ses tortues et son parc national magnifique.

San José : pas ouf

Nous sommes arrivés à San José, capitale du Costa Rica, le 1er octobre vers 6h30 du matin, complètement crevés. Après environ 1h de bus local pour rejoindre le centre-ville et 30 minutes à pied nous avons pu laisser nos sacs à l’hôtel pour pouvoir nous balader dans la ville un peu plus léger en attendant de pouvoir récupérer la chambre.

San José ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Tout du moins les quartiers que nous avons arpentés. La ville est assez moche, pas entretenue et pas du tout attirante. Le marché central, où nous avons goûté le gallo pinto au petit déjeuner, et le musée national du Costa Rica étaient sympa à voir, mais sans être beaux non plus. Bon, il faut dire que notre état de fatigue n’a clairement pas joué en faveur de la ville, mais beaucoup de gens nous l’ont confirmé par la suite : on ne vient pas au Costa Rica pour San José.

Musée national de l'histoire du Costa Rica à San José

Départ pour Tortuguero !

C’est donc sans aucun regret (et même avec un peu de hâte) que nous sommes partis le lendemain matin pour Tortuguero, petit village situé au nord de la côte caribéenne et accessible uniquement en bateau ou en avion. Là encore, on choisit la formule locale à savoir un bus San José – Cariari, un 2e bus Cariari – La Pavona, puis un bateau jusqu’à Tortuguero. J’appréhendais un peu ce trajet, ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre au niveau des transports costariciens et de leur ponctualité.

Un peu de bus

Et bien ce voyage s’est déroulé incroyablement bien. Nous avons pris le bus de 9h depuis le gran terminal del caribe de San José entourés de locaux et d’une petite poignée de touristes. A peine 20 minutes d’attente à Cariari et notre 2e bus arrive. Une fois arrivés à La Pavona, on apprend avec surprise qu’une personne est venu nous accueillir pour nous expliquer comment va se passer la suite, nous donner des informations sur Tortuguero et répondre à toutes nos questions. Quand nous lui demandons si nous devons aller au bateau pour ne pas le rater, il nous répond qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir car le capitaine est juste là, assis à côté en train de regarder le foot sur la télé du restaurant dans lequel nous sommes.

Et un peu de bateau

Environ 30 minutes plus tard, nous le suivons pour embarquer sur le bateau, une sorte de grosse pirogue pour une quinzaine de personnes, avec un moteur accroché à l’arrière. Le trajet de 40 minutes a été très impressionnant. Les 10 premières minutes l’ont surtout été car je flippais pour mon sac qui était posé en haut de la pile à l’avant du bateau. Et le capitaine aime bien prendre des virages très serrés en faisant bien pencher le bateau. Mais quand j’ai vu que mon sac ne bougeait pas d’un millimètre malgré les angles improbables de l’embarcation, je me suis relâché et j’ai pu profiter. Parce que rien que le trajet pour Tortuguero vaut le coup, avec la traversée de cette rivière sinueuse en pleine forêt tropicale.

Tortuguero : un petit village perdu (et touristique)

Une fois arrivés à l’embarcadère, on se fait alpaguer par un guide touristique pour nous présenter rapidement les possibilités ici, en nous précisant de bien passer par un guide officiel, et nous indiquer le chemin pour notre hôtel. Et c’est tout. Pas d’insistance pour qu’on réserve des excursions dès maintenant ni rien. On apprendra rapidement que les gens ici sont très disponibles pour donner des renseignements, sans pour autant nous harceler pour qu’on paie un truc. C’est déroutant au début mais très très agréable.

Une bonne auberge

Nous avions réservé une chambre avec salle de bain à l’auberge Aracari Garden. La seule indication que nous avions (avant les indications du gentil guide de l’embarcadère) était : « côté sud du terrain de football ». Il faut savoir qu’à Tortuguero, il n’y a pas de nom de rue, donc pas d’adresse. Chaque lieu est situé en fonction d’un repère et la plupart du temps on utilise le terrain de foot. Bon le village n’est vraiment pas grand, donc au pire on ne cherche jamais longtemps. Surtout que les locaux seront ravis de nous aider si on tourne en rond.

L’auberge est très sympa. Peu de chambres (donc peu de gens) et des espaces communs magnifiques. Beaucoup de végétations, des hamacs, des fauteuils, un patio couvert avec la cuisine et des canapés ou même des lits pour se vautrer. Ici, pas d’inquiétude de ne pas voir d’animaux comme au Canada, car des toucans viennent carrément se poser dans les arbres de l’auberge. On se sent vraiment en pleine nature. C’était très agréable de s’y poser quand on n’avait rien de prévu pour simplement se relaxer et profiter pleinement de la phrase symbolique du Costa Rica : « Pura Vida ». Et pour se rafraîchir, on avait juste à traverser le terrain de foot pour aller siroter un batido (smoothie) de fruit frais.

Parque Nacional de Tortuguero

Tortuguero c’est aussi un magnifique parc national, fondé en 1970 et accessible directement depuis le village. Des excursions avec guide sont proposées, de jour comme de nuit, sur terre comme sur l’eau (en canoé), pour voir tous les types d’animaux, d’oiseaux, d’insectes et de plantes qui existent ici (et il y en a un paquet). Nous avons décidé de faire le sentier à pied par nous-mêmes. Je pense honnêtement qu’un guide est intéressant pour voir le plus d’animaux possibles (ils savent où les chercher et ils ont l’habitude de les distinguer parmi la végétation dense), mais nous avons pu en voir énormément tout seuls. Aucun regret donc. Il faut dire que les singes ne sont pas un modèle de discrétion, quand on voit le boxon qu’ils foutent dans les arbres quand ils se déplacent.

Le sentier que nous avons emprunté est une sorte de longue ligne droite qui longe la plage pendant plusieurs kilomètres. On ne saurait pas dire combien car nous avons fait demi-tour avant d’en voir le bout, après déjà presque 3 heures de marche. Ce chemin est très agréable à parcourir, bien entretenu et très visible. Il est impossible de se perdre même si on y va seul. Quand aux animaux, ils sont vraiment partout. On se rend même rapidement compte que nous sommes chez eux quand on croise des familles de singes capucins ou de singes-araignée qui se déplacent d’arbre en arbre en s’arrêtant quelques secondes pour regarder qui sont ces créatures bizarres sur le sentier.

Nous avons également vu beaucoup de lézards, de basilics (le reptile, pas la plante aromatique), des colonies de fourmis et des oiseaux dont je n’ai aucune idée du nom. Nous avons même vu un squelette de tortue, peut-être tuée par un jaguar, vu que le parc de Tortuguero est un habitat naturel pour ces gros chats. Pour le retour nous sommes passés par la plage.

Les tortues de Tortuguero

Tortuguero c’est surtout un lieu de ponte de 4 des 7 espèces de tortues marines au monde (dont 3 sont menacées d’extinction). Auparavant braconnées, elles sont maintenant protégées. Les plages de ponte sont interdites à partir de 18h et des gardes patrouillent pour éviter les chasseurs d’œufs. Pour financer cette organisation, des excursions sont proposées aux touristes. Un guide accompagne un groupe d’environ 8 personnes pendant 2 heures sur la plage la nuit pour observer la ponte des tortues. Il faut bien évidemment viser la bonne période, car elles ne s’amusent pas à pondre toute l’année. En octobre, seules les tortues vertes sont visibles.

C’est assez impressionnant car nous sommes vraiment dans le noir total. Le guide éclaire de temps à autre le sol avec une lumière rouge pour déranger le moins possible les tortues. Il faut savoir qu’une tortue dérangée avant de commencer à pondre retournera dans l’eau sans demander son reste. Ils sont donc assez prudents. Le moment le plus marquant a été de voir la première tortue. Le guide nous a indiqué où nous positionner dans le noir complet, puis il a pointé sa lampe rouge vers une énorme tortue d’environ 1 mètre de diamètre, qui se trouvait vraiment sous notre nez. Nous en avons vu 4 en tout, à différents stades de leur périple terrestre : la ponte, le camouflage des œufs et le retour dans l’eau.

Aucune lampe, smartphone ni appareil photo n’était autorisé, donc pas de photo de cette expérience. Mais le jour nous pouvons voir les nombreuses traces laissées par les tortues entre l’océan et leurs nids.

Traces de tortues sur la plage de Tortuguero au Costa Rica

Retour dans le bateau, direction Cahuita

Du bateau et des animaux

Après 3 jours pleins sur place, nous partons en direction de Cahuita, toujours sur la côte caribéenne mais bien plus au sud. Pour cela, bien évidemment, retour sur le bateau. Mais pour bien plus longtemps cette fois, car nous allons longer la côté en suivant des canaux artificiels (toujours en pleine forêt). Durée du trajet : 3 heures environ.

Cette fois mon sac était bien installé donc j’ai pu profiter du trajet dès le début. Et c’était encore plus impressionnant car nous avons pu voir énormément d’animaux : des crocodiles, des iguanes, des paresseux, des singes et des hérons blancs et bleus par dizaines.

Des bus et un manguier

Nous arrivons vers 13h à l’embarcadère de Moín, d’où nous devons prendre un premier bus pour Limón, puis un autre pour Cahuita. Il faut savoir qu’ici, il n’y a pas vraiment d’indications sur les arrêts ou les itinéraires. Je n’avais aucune idée d’où prendre ce bus, donc j’ai demandé aux locaux qui étaient avec nous dans le bateau.

Réponse : « Prends cette route, va à droite là-bas et arrête toi sous le manguier. Le bus pourra te prendre là, il passe toutes les 30 minutes environ ». Très bien. Faisons comme ça. On suit les indications et on arrive à un arbre qu’on soupçonne être notre manguier (vous savez à quoi ça ressemble, vous, un manguier ?). On voit 2 petits bancs en béton un peu délabrés. Pour se rassurer, on se dit que ça doit être là. Au bout de 5 minutes, un type arrive et se pose attendre le bus avec nous. Ouais, ça doit être là. 40 minutes plus tard, le bus arrive et nous dépose en 20 minutes à Limón.

Notre 2e bus est dans le terminal juste à côté et il y en a toutes les heures, donc très peu d’attente. 1 heure plus tard, nous arrivons sous le soleil à Cahuita, notre 2e étape sur la côte caribéenne du Costa Rica !