Après notre petit week-end viticole à Santa Cruz, nous continuons notre descente du Chili pour enfin arriver en Patagonie. Parmi les nombreuses possibilités dans le coin, nous avons choisi de nous établir à Pucón pour un peu moins d’une semaine.

Les Andes ou les Alpes ?

Premier constat : encore un gros changement. Après un village dans le désert et petite ville dans une mignonne vallée, on passe au village de montagne. Le Chili est vraiment surprenant dans la diversité de ses paysages. Pucón nous a vraiment fait penser à une petite station de ski alpine, avec ses chalets en bois et ses boutiques d’équipements de randonnée et de ski partout sur la rue principale. Avec deux différences notables quand même : le majestueux volcan Villarrica qui surveille la ville et cette superbe plage noire au bord du lac du même nom. Toujours est-il qu’on a vraiment adoré notre séjour ici, malgré une journée ratée. Je trouve que c’est un très bon endroit pour se poser une semaine.

Comment y aller : Depuis Santiago, bus de jour ou de nuit • Durée : Environ 10/11h • Compagnies : JAC, Turbus, Pullman… • Tarif : 20000 CLP (23€) pour un full cama avec JAC (depuis le terminal Turbus Alameda) • Départs : Fréquents entre 8h et 10h, puis à partir de 21h, tous les jours

Marche et rêve

La Patagonie est le paradis des randonneurs. Pucón n’échappe pas à la règle. Les attractions phares du coin sont l’ascension du volcan et les parcs Huerquehue et El Cañi. Nous avons fait l’impasse sur le volcan, même si la descente en glissant sur la neige nous donnait l’eau à la bouche, car il faut impérativement passer par une agence et que le prix de l’excursion sortait carrément de notre budget. On s’est plutôt rabattu sur les deux parcs susmentionnés qui nous ont offert des points de vue à couper le souffle.

Le parc national Heurqu… Hureuq… ah merde !

Le parc Huerquehue propose des randonnées aussi belles que son nom est rigolo. Nous avons choisi le sentier « los lagos » qui, comme son nom l’indique, nous emmène voir la série de lacs situés au nord du parc. Le tour de base dure environ 5 heures, auquel on peut rajouter deux petites rallonges d’un peu moins d’un kilomètre chacune pour aller voir de jolies cascades et une plus grosse boucle tout au nord, qui va demander environ 1h d’effort en plus pour rajouter deux lacs à la liste. Quelle que soit la version que vous choisissez, vous devrez forcément vous taper la grosse montée du début. C’est raide, c’est caillouteux, c’est long. Mais la récompense arrive en haut, après environ 2h30 de grimpette (et les 2 cascades en chemin, pour couper un peu l’effort), on arrive au premier lac. Nous avons fait une hâlte sur ses rives, un peu à l’abri du sentier, pour prendre notre déjeuner. C’était parfait. Les autres lacs ne sont pas en reste et la boucle optionnelle renforce le côté nature, avec un sentier parfois compliqué à suivre et beaucoup moins de monde.

Comment y aller : Les bus Caburgua partent depuis le 540 rue Uruguay • Horaires de départ : 8h30 – 13h – 16h – 18h20 (l’été uniquement) • Horaire de retour : 9h30 – 14h10 – 17h10 – 19h30 (l’été uniquement) • Durée : 1h environ • 2200 CLP l’aller (2,5€), 4000 CLP l’aller-retour (4,60€)
Tarif : l’entrée du parc est à 7000 CLP (8€)

La réserve El Cañi, c’est haut mais c’est beau

Pour notre deuxième randonnée, nous avons choisi de varier les plaisirs et d’aller faire un tour dans la réserve El Cañi. Un seul sentier au programme, pas besoin de faire un choix ou de se casser la tête, on est sur des rails. Mais de longs rails. Qui montent. Beaucoup. Les trois premières heures environ sont assez dures, ça grimpe en permanence et ça grimpe très fort par moment. Au bout d’un moment, heureusement, ça se calme et la pente s’adouçit. Une fois en haut le calme est fantastique. Cette réserve attire beaucoup moins de monde que le parc Huerquehue (forcément, faut se la fâner la rando de 7h !). En chemin, on peut admirer les arbres araucania aux feuilles intrigantes ou encore des toiles tissées par des araignées alcooliques.

Deux options une fois en haut. La première est une petite boucle de 30-40 minutes sur du plat total, qui serpente entre 4 lacs. C’est pas dur, ça repose un peu les jambes et c’est magnifique. La deuxième est un point de vue époustouflant sur les quatre volcans de la région. Le problème est qu’il faut reprendre la grimpette. C’est court, mais c’est intense. Mais ça vaut vraiment le coup.

Si vous aimez la randonnée et que vous avez confiance en vos cuisses, c’est vraiment un coin à ne pas manquer. Petit plus pour nous, on a commencé la marche dans les nuages matinaux et on a vu le temps se lever assez brusquement à mi-parcours. Les deux ambiances étaient fabuleuses. Mystique avec la brume et éblouissante avec le ciel bleu.

Pour nous récompenser de nos durs efforts, on s’est fait un petit apéro melon – Carmenère. Magnifique.

Comment y aller : Bus Caburgua : Départs à 7h* – 10h30 – 13h30 – 15h40 – 17h30 • Retours à 8h10* – 11h30 – 14h30 – 16h30 – 18h30 Bus Pullman : Départs à 8h15 – 10h – 12h30* – 14h30* – 15h30 – 17h* – 18h30 – 20h50 • Retours à 9h30 (9h10 les dimanches et jours fériés) – 11h – 13h30* – 15h30* – 17h – 19h30* * sauf dimanches et jours fériés 1000 CLP (1,15€) le trajet
Tarif : l’entrée du parc est à 4000 CLP (4,60€)

Baignade à la playa grande

Pucón est une destination réputée au Chili et la station balnéaire lacustre la plus importante du pays. Un matin de semaine, vers 10h, on ne s’en rend pas bien compte. Par contre, le dimanche en fin d’après-midi quand il fait un temps magnifique et 30°, oui. La plage est bondée de monde. Mais des vendeurs passent pour servir des patates frites enroulées sur un pic à brochettes et saupoudrées d’origan. Et rien que pour ça, il faut y aller.

Les termes Los Pozones, le gros fail

Notre dernier jour était censé être un jour de repos, où nous avions prévu de nous relaxer aux thermes Los Pozones. Situés tout au bout de la route passant devant El Cañi, il s’agit des thermes ayant gardé le cadre le plus naturelle du coin et qui nous ont été chaudement recommandé. Mais c’était sans compter sur notre bouletitude.

On avait prévu de passer la matinée dans l’eau et de revenir à Pucón pour le déjeuner. Du coup on prend le bus de 8h15, pour y arriver un peu après 9h. Le bus est étrangement vide, on s’étonne un peu. Environ 10 minutes après le départ du bus, je m’aperçois sur Google Maps qu’ils n’ouvrent qu’à 11h… J’ai précisé au chauffeur qu’on allait aux thermes, je me dis qu’il m’aurait prévenu si c’était le cas et que Google doit avoir de mauvaises informations.

 Et bien non ! Nous étions les deux derniers dans le bus à aller jusque là et en descendant, notre charmant chauffeur me précise « par contre, c’est pas ouvert, hein ? ». Il va falloir qu’il bosse le sens du timing lui. Et nous le sens de la prise de renseignements… Nous voilà donc partis pour attendre deux heures, au milieu de nulle part, avec un petit crachin que la Bretagne n’aurait pas renié. Heureusement, l’abri de bus est couvert et dispose d’un banc, le grand luxe. On enchaine alors les parties des Aventuriers du Rail sur mon téléphone pour s’occuper.

Un peu avant 11h, les portes s’ouvrent. On file prendre nos billets et je demande à l’accueil à quels heures sont les bus de retour. Le prochain est à 12h30 et celui d’après à 14h30. Celui de 14h30 fait un peu tard, donc on part pour le premier, ce qui nous laisse un peu plus d’une heure dans l’eau.

Ce sera finalement un peu moins, car après l’accueil, il y a tout une route à descendre. Cet endroit est vraiment fait pour les voitures et absolument pas pour les piétons. On arrive enfin en bas et on voit les premiers bains… Presque vides. Est-ce parce qu’ils viennent d’ouvrir ? Faut-il attendre un peu qu’ils se remplissent ? Aucune indication, aucun personnel à qui demander. Ne sachant pas quoi faire, on traverse les thermes sous le crachin qui s’est intensifié en pluie fine, pour voir les autres bains. Même constat, seulement un fond d’eau. Après toute cette attente, c’est excessivement frustrant. On se décide à revenir au premier bain, le plus rempli et surtout le seul avec une arrivée d’eau ouverte. On se change et on s’immerge, lentement car il caille dehors et l’eau est très chaude. C’est tout de même vraiment agréable, surtout par ce temps, malgré le manque de profondeur. Mais la joie sera de courte durée, car après avoir testé deux autres bains un peu moins chauds, il est déjà l’heure de se changer pour remonter jusqu’à l’arrêt de bus.

On arrive 10 minutes en avance pour être sûrs de ne pas le louper. 12h30, rien. 12h40, rien. 12h50, je pars redemander à l’accueil. Réponse ? « Ah non, pas 12h30, j’avais dit 13h30 ». Alors, je ne parle pas bien espagnol, mais suffisamment pour comprendre qu’elle m’avait bien dit 12h30. Mais bref, si on avait vérifié les horaires avant de partir, rien de tout ça ne se serait produit. Je décide donc de lui laisser la vie sauve et je retourne poser mon cul sous mon abri bus (oui, depuis le temps c’est devenu le mien).

Le bus arrive finalement à 13h40 pour ne partir qu’à 14h. On arrive dans le centre-ville de Pucón à 15h, trop tard pour aller au restaurant qu’on visait et complètement dégoûtés par notre bêtise. Conclusion : les thermes étaient quand même très jolis et je pense qu’ils doivent bien être plus remplis à un moment donné. Alors je vous conseille d’y aller, mais de surtout jeter un oeil aux horaires de bus avant…

Comment y aller :
Bus Caburgua : Départs à 7h* – 10h30 – 13h30 – 15h40 – 17h30 • Retours à 8h10* – 11h30 – 14h30 – 16h30 – 18h30
Bus Pullman : Départs à 8h15 – 10h – 12h30* – 14h30* – 15h30 – 17h* – 18h30 – 20h50 • Retours à 9h30 (9h10 les dimanches et jours fériés) – 11h – 13h30* – 15h30* – 17h – 19h30*
* sauf dimanches et jours fériés
1800 CLP (2€) le trajet
Tarif : 8000 CLP (9,30€) de 11h à 20h • 10000 CLP (11,60€) de 20h à minuit

Où manger ?

Nous avions accès à une grande cuisine et a pas mal de beaux supermarchés avec tout ce qu’on voulait, alors on a principalement cuisiné lors de notre séjour à Pucón. Mais nous avons tout de même testé quelques trucs très bons.

PanLab

Le PanLab est une boulangerie/restaurant vegan. Concept un peu étrange, mais qui s’est révélé être excellent. La toute petite partie restaurant propose des sandwichs, des pizzas ainsi qu’un menu du jour, composé d’un plat et d’une boisson. Elodie a opté pour le menu du jour, tandis que j’ai fait craqué le budget avec une bonne pizza et une bière artisanale. Mention spéciale aux petits bouts de pain avec de l’huile d’olive pour patienter en attendant la bouffe.

Leur pain est également excellent. Il a d’ailleurs servi à nous faire des sandwichs et des tartines de petit déjeuner pendant une semaine.

Adresse : 361 Colo Colo • Tarif : 3500 CLP (4€) le menu du jour / 6000 CLP (7€) la pizza (j’ai un doute sur les prix)

Ecole

Il s’agit du restaurant de l’hôtel éponyme, situé en plein centre-ville, proposant des plats végétariens et vegans le tout dans une ambiance chaleureuse. Je n’avais pas une grosse faim, alors j’ai pris un gigantesque burrito. Elodie a choisi une salade de quinoa avec des pommes et des fruits secs. Le tout arrosé de bières artisanales (faut bien varier les plaisirs, on n’avait le vin à la maison déjà).

Adresse : Gral. Urrutia 592 • Tarif : 18150 CLP (21€) pour 2 plats et 2 bières

Le glacier Hamusia

L’avantage de l’hémisphère sud en janvier, c’est que c’est l’été. A Pucón on a eu un temps magnifique la plupart du temps, avec des températures oscillant entre 25 et 30° l’après-midi. Le temps idéal pour …? Oui, ok, pour une raclette, il n’y a pas de mauvais temps pour une raclette, mais ce n’était pas la réponse que j’attendais…

Adresse : Av. Bernardo O’Higgins 501 • Tarif : 2000 CLP (2,30€) la glace une boule (bien copieuse)

Où dormir

Nous étions logé dans une grande chambre chez Daniela, à l’écart du centre-ville. L’inconvénient est cette grande ligne droite d’environ 15 minutes à pied et totalement sans intérêt que nous avons empruntée bien trop de fois. L’avantage est le calme. Et la nature. Le primeur à l’entrée de la rue aussi. Les deux petits chats noirs trop mignon. La gentillesse et la disponibilité de notre hôte. La grande terrasse à l’arrière de la maison pour étendre le linge ou pour siroter un petit verre de vin à l’apéro (malgré un bouchon récalcitrant). Bref, c’était vachement bien.

Adresse : Petite impasse au niveau du 1470 camino internacional • Tarif : un peu moins de 30€ / nuit

Nous avons ensuite continué en Patagonie, mais côté argentin, en passant la frontière pour arriver à Bariloche.