Après avoir passé 5 jours à Lima, la capitale du Pérou, nous prenons de la hauteur pour aller faire grimpette sur les cordillères noires et blanches. Nous établissons notre campement à Huaraz, un point de chute réputé pour le départ de plusieurs randonnées.
Comment y aller ?
Le bus Lima-Huaraz dure 9 heures. C’est l’occasion de prendre notre premier bus de nuit au Pérou.
Nous avons choisi Cruz Del Sur pour nous y rendre. Cette compagnie de bus est plus chère que les autres, mais elle met en avant le fait d’être plus sécurisée et plus confortable que les autres. Nous avons payé 97,54€ l’aller retour pour deux sièges full-cama, des sièges qui s’inclinent à 160°.
Le gros avantage de cette compagnie pour nous, c’est le fait d’avoir pu leur laisser nos sacs à la gare Cruz del Sur de Lima le matin et faire notre vie jusqu’au départ du bus à 22h30. Dans le bus, nous ne sommes pas déçus : les sièges sont confortables et on nous sert une boisson et un snack que j’ai pu choisir végétarien. (Il n’y a pas d’option végétalienne.) Alors que la compagnie a la réputation d’être une compagnie de touristes, on est surpris d’y voir beaucoup de péruviens. On a beau être bien installé, le siège ne vaut pas un bon lit et on arrive vers 6h à Huaraz un peu claqués.
Où se loger ?
Nous avons choisi de loger à Akilpo, une auberge de jeunesse située juste en face du marché. Notre chambre triple (il n’y avait plus de double de disponible) avec salle de bain nous a coûté 24€ par nuit. L’avantage de cette auberge, ce sont ces parties communes : une cuisine correcte, un salon avec des tables et des banquettes et un accès à une terrasse avec d’autres tables bien pratiques pour faire des recherches sur nos PC au calme. Akilpo propose aussi des tours pour partir en randonnée : on en parle dans la suite de l’article. Notre chambre donne vue sur le marché, on est au cœur de l’action et du bruit. On conseille aux voyageurs qui recherchent du calme de chercher un hôtel plus excentré ou d’avoir une bonne paire de boule quies.
Le mal des montagnes
Revenons en arrière : nous arrivons à 6h à Huaraz. Pas très frais. Après 10 minutes de marches en slalomant entre les gens qui vendent toutes sortes de choses sur le trottoir, on arrive à notre hôtel.
Nous ne sommes pas les seuls à arriver par ce bus et il y a déjà une belle queue. Devant nous, il y a trois français en échange à Lima qui en profite pour faire des escapades dans tout le Pérou. Derrière Alejandro, on ne sait pas d’où il vient, mais après avoir avoué qu’il n’arriverait jamais à prononcer mon prénom, il nous propose déjà de faire une rando avec un groupe qu’il a constitué. Et d’un coup, je me sens toute bizarre. J’ai très chaud, ma vue se brouille : je fais un malaise. Je m’assoie, prends un peu d’eau et ça va mieux.
C’est ma première rencontre avec le mal des montagnes. Un mal qui affecte une grande partie de la population au-dessus de 2500 mètres. L’oxygène est plus rare et l’organisme à besoin de s’y habituer. Chaque personne y réagit différent avec plus ou moins de symptômes plusieurs heures après l’arrivée en altitude. Pour moi, ça commence assez fort avec ce malaise et ça continue toute la première journée avec une migraine, des nausées et une grosse fatigue. Benoit n’y échappe pas non plus : il est fatigué, a aussi mal à la tête et ressent des difficultés lorsqu’il respire.
Pour soigner le mal des montagnes, la meilleure solution et de se reposer. Les symptômes disparaissent en général au bout d’un ou deux jours. Pour aider, on boit des tisanes de coca, la feuille qui est à la base de la préparation de la cocaïne. Sans transformation, elle est juste un peu énergisante. Nous avons aussi testé l’Altivital, un mélange de plantes en cachet vendu en pharmacie. Mais c’est dur de savoir si cela nous a vraiment aidé. J’ai aussi pris de l’ibuprofène pour faire passer la migraine.
On passe donc notre première journée à Huaraz à se reposer. Au programme : sieste et tisane. Le soir, Benoit se sent déjà mieux et a faim. Il part à la recherche de nourriture au marché et revient avec du pain et des bananes qui nous font le plus grand bien.
La suite du séjour se passe mieux même si je garderai un léger mal de tête durant les cinq jours. Pendant le reste de notre voyage au Pérou, je n’ai jamais plus eu le mal des montagnes. Il faut croire que mon corps a fini par s’habituer.
Les randonnées d’acclimatation
Mirador Rataquenua
Le deuxième jour, on veut tester nos capacités physiques. On se lance dans l’ascension d’une colline qui surplombe Huaraz. Le début est assez dur, on s’essouffle rapidement car notre cœur accélère pour nous apporter plus d’oxygène. Mais au bout d’une demi heure, on se sent mieux et on grimpe plus facilement. Nous sommes récompensés par une belle vue sur Huaraz.
La descente est une formalité. L’aller retour depuis l’hôtel nous aura pris 2h à un rythme très tranquille. Nous voilà rassurés pour entamer des randonnées plus dures et plus longues.
Laguna Wilcacocha
Pour la suite, on demande au personnel de l’auberge qui nous conseille d’aller à la laguna Wilcachoca, facilement accessible depuis Huaraz et qui nous permet de monter la difficulté d’encore un cran. Il nous indique qu’il faut prendre le colectivo E ou 10 en face de l’auberge, à l’angle des rues Avenida Raymondi et Jiron Hualcan. Il faut indiquer au chauffeur qu’on veut s’arrêter à Puente Santa Cruz. Faites en sorte de vérifier que vous vous êtes bien fait comprendre parce que nous avons dû prendre un colectivo dans l’autre sens car nous étions allés trop loin. L’aller retour avec notre petit détour nous a coûté 4,5 soles pour deux (1,20€).
On arrive finalement au pont indiqué par le personnel de l’auberge. On le traverse et on commence à grimper un chemin caillouteux aussi emprunté par des voitures avant de trouver le sentier qui coupera cette route à trois reprises avant d’arriver en haut.
Toute la première moitié se fait en montée et demande pas mal d’efforts accentués par l’altitude. Mais le chemin est sympa : on traverse un petit village, on croise quelques paysans et on passe à côté de buissons d’eucalyptus qui nous incite à prendre de plus grandes inspirations.
En se retournant, on aperçoit déjà la cordillère blanche dont les sommets sont enneigés. Le point de vue à l’arrivée au lac est encore plus beau.
Le lac en lui-même est sympa aussi.
La descente est beaucoup plus facile et même si on se plante de chemin au village on réussit à retomber sur le pont où on reprend un colectivo en sens inverse.
Paramount tour – Lac Parón
Rassurés par nos expériences des jours précédents on demande conseil à notre auberge pour une randonnée encore plus difficile. Il nous propose le Paramount tour qui est une randonnée en groupe.
Le principe : un van vient nous chercher le matin à notre hôtel. Le départ est fixé à 5h. Trois heures de route plus tard, on arrive au parc Huascaran. Une bonne marche de trois heures nous fait longer le lac Parón, un superbe lac bleu turquoise avant d’arriver à un point de vue sur le lac Artesoncocha et sur la montagne Artesonraju dont l’image est utilisée par les studio Paramount. On fait le chemin en sens inverse et le van nous ramène à Huaraz vers 17h.
Même s’il y a peu de montées, la randonnée est plutôt physique et dépasse les 4000 mètres d’altitude. Quasiment tous les membres de notre groupe ont fini la randonnée avec un mal de tête.
Ce tour nous a quand même coûté 80 soles par personne (22€) transport, entrée du parc, guide, petit-déjeuner et déjeuner compris. Il est possible de faire cette randonnée en autonomie, mais il faut prendre un colectivo pour Pitec et commencer de beaucoup plus bas.
Nous n’avons pas fait les autres randonnées plus célèbres de Huaraz comme la Laguna 69 car pour la plupart, il faut faire 6 heures de transport aller-retour et vu l’état des routes, le trajet en van est plus fatiguant que la randonnée en elle-même. Après une journée à ce rythme, on a préféré prendre une journée de repos.
Ou manger à Huaraz ?
Le marché
L’endroit le plus économique pour se nourrir à Huaraz est sans doute le marché. Au rez-de-chaussée, des stands de fruits et légumes mais aussi de légumineuses (de viandes aussi mais ça m’intéresse beaucoup moins). A l’étage, des stands de restaurations ouvrent le midi. On ne les a pas testé mais on peut y trouver des menus du jour copieux et vraiment pas chers.
Nous avions une cuisine dans l’auberge donc nous avons cuisiné, mais notre option préférée a été de tremper du pain dans de l’avocat écrasé. A 3 soles l’avocat et 1 soles les quatre petits pains, ça fait un repas délicieux à 1€ pour nous deux. On a aussi acheté 200 grammes de pois chiches cuits pour 2 soles. De quoi faire du houmous pour deux repas.
Foxi Fruta
Pour des petits déjeuners copieux et délicieux (limite des brunchs), on vous conseille Foxi Fruta. Deux petits déjeuners nous ont coûté 12€. Au menu : un jus de fruit, une boisson chaude, des petits pains avec confiture et beurre de cacahuètes, du tofu brouillé pour moi et une omelette pour Benoît.
Trivio
Le principal attrait de Trivio c’est qu’il propose la bière Sierra Andina brassée à Huaraz. On peut aussi y manger des burgers et la traditionnelle et délicieuse soupe de quinoa.
Après ces quelques jours à Huaraz, nous avions hâte de redescendre un peu en altitude et de rejoindre notre prochaine étape : Huacachina.
Waouh ! Époustouflant
Rien qu’à lire ton récit, j’ai moi aussi le mal des montagnes 🤣🤣🤣🤣
Magnifiques photos
Quel talent de narratrice 🤗
La montagne est à couper le souffle! Que c’est beau😍😍😍